REGURGITATE est un groupe Suédois fondé en 1990, qui pour la petite histoire a enregistré une première démo de 2 minutes (!!!), et a effectué un premier concert à deux musiciens et une boite à rythmes (bonjour MORTICIAN…). Ils réalisent en 1992, 1993 et 1994 trois split singles (avec VAGINAL MASSAKER, PSYCHOTIC NOISE ET GRUDGE), puis un split cd avec DEAD en 1994. Ils partagent depuis leur production discographique entre split singles et Cd longue durée, dont le fameux Carnivorous Erection en 2000.
Octobre 2006 verra la sortie US et Européenne du dernier méfait en date de Regurgitate Sickening Bliss, bien que le terme « nouveau » ai du mal à s’appliquer à une formation aussi extrême. L’énoncé des titres suffirait à faire fuir l’acheteur venu ici par hasard au détour d’une chronique. En effet, comment se méprendre sur des œuvres à l’emballage littéraire si explicite : « Renaissance dans l’extase des latrines », « Ingestion d’excréments », ou bien « Hystérectomie à la scie a métaux ».
Peut on pour autant reprocher à REGURGITATE leur goût pour la plaisanterie grasse facile ? A la vue de leur pochette, on pense à AGORAPHOBIC NOSEBLEED, à la vue de leurs titres, à un mélange entre MORTICIAN et le CANNIBAL CORPSE des débuts. Et si on se décide malgré tous ces éléments à mettre le cd dans la platine, aucune erreur possible, il s’agit une fois de plus d’une énième resucée de Symphonies Of Sickness de CARCASS.
Alors, pour l’amour de l’art ou juste la nostalgie, on leur reconnaîtra un certain sens des riffs sur « Defile », une bonne inspiration early NAPALM DEATH sur « Excrement Ingestment » et un certain sens du tempo bien lourd sur « (We Are) Sadistic Hateful Scum ». Sans oublier bien sur, un son énorme, basses en avant, indispensable à ce genre de productions.
Mais tout cela fait il avancer le schmilblick ?? Pas vraiment, le gore-grind de ces furieux reste en définitive très imperméable à toute innovation, et à l’instar de MORTICIAN ou SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION, seul le fanatique se laissera amadouer par cette nouvelle débauche de blast-beats et de régurgitation vocale.
En somme, un album qu’on écoute d’une traite, qu’on range et qu’on ressort un soir de pleine lune, pour effrayer quelques jolies demoiselles arrivées par hasard, ce qui achèvera de les convaincre que la vie réserve par fois de bien étranges cauchemars sonores…