DREAM EVIL a toujours eu se côté bourrin que le groupe revendiquait tellement haut et fort que l’on était en droit d’y voir une pointe d’humour second degré. Mais peu importe que les Suédois ne soient pas des philosophes, tant qu’ils nous défoncent les esgourdes avec leurs riffs de camionneurs ! En cela les albums précédents étaient restés dans les mémoires comme des monolithes à la gloire du Metal. Pas finauds, certes, mais diablement efficaces. Qu’on se souvienne de « Book Of Heavy Metal » ou de « Bad Dreams ».
Sur cet album, le côté bourrin est resté mais la qualité, elle, est franchement en baisse. Car DREAM EVIL nous ressert les vieilles recettes et beaucoup de nouveaux titres semblaient déjà figurer sur les albums précédents. C’est le cas de « Higher On Fire » et « Kingdom At War », sans doute les morceaux les plus efficaces de l’album mais qui empruntent beaucoup aux compositions passées. De même, la power-ballade « Love Is Blind » reluque du côté de « The End » sans lui arriver à la cheville. « United » est assez convaincante mais, là encore, difficile d’échapper à la banalité. A côté de cela, on a droit à des chansons qui puisent dans le Speed (« Falling », « Let Me Out ») qu’on croit avoir entendu cent fois.
DREAM EVIL n’avait pas bâti sa réputation sur l’originalité mais sur l’efficacité, or ici cette dernière fait trop souvent défaut. Rien n’est franchement mauvais, on tape souvent du pied, mais on n’est pas non plus véritablement séduit. L’énorme production de Frederik Nordstrom et les efforts de Niklas Isfeldt au chant (remarquable) ne font pas illusion longtemps. Il est probable que les départs de Snowy Show et surtout de Gus G. aient pesé lourd sur cet album qui, paradoxalement, s’appelle United.