New-York a toujours été vue comme une institution citadine réputée et mythique pour les groupes de Metal et de Hardcore en général. Que de grands groupes sont issus des bas quartiers de la Grande Pomme, comme le furent ANTHRAX, AGNOSTIC FRONT, BIOHAZARD ou encore SUFFOCATION. La plupart étant encore en activité à ce jour, d’autres formations New-Yorkaises se sont bien évidemment engouffré dans la brèche laissée quasi vacante comme ce combo du Queens, SWORN ENEMY. Formé en 1997, le quintet à majorité Italo Américaine est constitué de Sal Lococo derrière le mick, d’Edward Kilpatrick à la basse, de Lorenzo Antonucci et Jamin Hunt aux guitares et de Paul Antignai à la batterie. Après avoir enregistré leur premier EP Negative Outlook en 2001 pour Stilborn Records, le label de Jamey Jasta (HATEBREED) les a poussé vers le devant de la scène Hardcore locale. Puis c’est Elektra Records qui les récupère avec leur premier opus As Real As It Gets en 2003 qui reçu de bons avis de surcroît.
The Beginning of The End paru cette année chez Abacus Recordings devrait animer de nouveau la carrière de SWORN ENEMY car on remarque qu’au travers de ce troisième opus il faudra compter sur ce combo New-Yorkais. Effectivement, SWORN ENEMY prend le meilleur de l’énergie et de la rage inhérente au Hardcore et la puissance de feu et la brutalité du Metal. Le groupe nous atomise d’une déferlante de riffs et de rythmiques destructeurs, des plans de batterie à double grosse caisses soutenues par des lignes de basse bétonnées.
Un rouleau compresseur que l’on ne peut éviter… et on ne va pas rogner plus longtemps, le titre « Forgotten » a la responsabilité de procéder aux premières excavations. Cette ouverture nous fait définitivement penser au meilleur de MADBALL pendant que Sal a une voix parente de celle de son leader Freddy Cricien. Une exquise entrée en matière, ces types sont passé à côté d’une évidente carrière d’ouvriers sur les chantiers publiques car niveau férocité, ils disposent d’un son colossal, grâce au boulot du leader de AS I LAY DYING qui a accompli un boulot remarquable que l’on reverra tout au long de l’album. Avec « SaveYour Breath » on retient son souffle avec cette intro de murs de guitares. Une des mines de la rondelle ! « Absorb The Lies » est un morceau plus ancré dans le Hardcore dans années 90, on y reconnaît des influences à la SUBZERO pour tout dire. Quant à « All I Have », un hymne à la révolte à la HATEBREED avec des pointes de rythmiques à la SLAYER, la parfaite illustration de la fusion entre le Hardcore le plus virulent et le Metal le plus sauvage et lourd. Puis, le morceau « We Hate » n’offre aucun répit, SWORN ENEMY ne dégage pas ses serres. Une diatribe emportée contre les modes musicales et les convenances. « After The Fall » ou une nouvelle étreinte douloureuse de plus à ranger du côté du meilleur HATEBREED qui n’aurait pas fait tâche sur un de ses albums.
SWORN ENEMY, la machine à riffs groovy, le bulldozer n’en a pas fini de nous éplucher les tympans ! Parfait il y en encore sous le capot du Dodge Charger avec « Here Today », enraciné dans le présent avec une résurgence d’influences du passé admirablement personnifiés et restituées. N’en faisant jamais trop, les morceaux n’excédent pas les trois minutes pour la plupart, ils synthétisent ce qui se faisait de mieux comme SLAPSHOT et en extraient le nectar pour mieux l’accommoder à leur propre sauce. Rien à jeter sur cette galette homogène, un des meilleurs albums de Brutalcore de ces dernières années. Comme quoi faire du Metal parfois peut s’avérer être simple, sans se prendre la tête. Un assaut métallique obligatoire pour tous les amateurs du genre.