Se faire un nom de nos jours pour un jeune groupe est une tâche plutôt ardue. Alors autant mettre tous les atouts de son coté. Le Metal, qui a connu une grave période de passage à vide dans les années 90, retrouve maintenant sa situation des années 80. A savoir une sursaturation aux niveau des albums sur le marché. Néo-Metal, True-Metal, Hip-core, Melodic-Death, Grind, j’en passe et des meilleures. Ca se bouscule au portillon, alors pas question de rater la marche, quand le train est parti, il est difficile de le rattraper.
Alors prenez BURNING EACH DAY, qui sort ce nouveau cd, Some Of Them Are Us (j’adore le titre, bravo les gars !). A l’écoute du premier titre, « Semtex Evolution », ils paraissent avoir tout bon. Screaming-core type, mais redoutablement efficace. Et surtout un son qui décoiffe, paramètre indispensable de nos jours. Ca joue dur, mais on sait ou on va. Vers le deuxième titre d’ailleurs, « Them Umbrellas » ou les passages calmes font indubitablement penser à du THE CURE, du meilleur tonneau. Puis « Sheer Bliss » s’écoule, et la, le doute n’est plus permis, c’est NEUROSIS plus vrai que nature, époque Souls At Zero. Mais n’allez pas croire qu’on sent les influences à dix kilomètres (rien ne garantit d’ailleurs qu’elles le soient !), mais le groupe a su digérer les ingrédients de base pour restituer leur propre interprétation.
Le fait marquant d’ailleurs de ce cd, ce sont les ambiances parfaitement crées qui préparent le terrain en douceur pour un mur sonore hermétique, pesant, presque palpable. En témoigne la piste six, « Vu D’ici » (superbe texte ceci dit en passant), qui après une très longue intro hypnotisante, vous brise la nuque tel le coup du lapin sur des guitares abrasives et une voix d’écorché vif. Le milieu de l’album connaît un léger passage à vif, qui fait craindre une fin d’histoire en impasse, mais il n’en est rien. Je suis sur qu’ils l’ont fait exprès. Parce qu’après cette absence momentanée de surprises, on arrive doucement au plat de résistance, « You Used To », monument de plus de dix minutes, alternant souffle rassurant et blizzard réfrigérant, et qui confirme à lui tout seul que les mecs sont sur la bonne voie. Le reste n’est que formalité. Une touche de mélancolie sur la fin, attrappe-rêves d’une bande son onirique, comme si tout ceci n’était pas vraiment arrivé.
Là ou d’autres groupes vous saoulent en répétant toujours la même chose d’albums en albums, BURNING EACH DAY proposent une échappatoire réelle, digne de confiance. Rare de nos jours.