FLEXA LYNDO (be) - Loïc B.O. (Nov-2007)
Une fois n’est pas coutume, METAL-IMPACT s’aventure sur des contrées musicales différentes mais tout aussi intéressantes. Tout fan de Metal apprécie en général le Rock, le Jazz, l’Electro, la New-Wave et que sais-je encore… La Pop également à également sa place dans cette liste de goûts musicaux variés. Et dans ce cas, FLEXA LYNDO, groupe de Pop Electro Belge, qui nous a ravi les tympans de ses mélopées finement ciselées nous fait l’honneur de répondre à nos questions suite à la sortie en France de leur troisième album en passant très réussi, Slow Club.
Entretien avec le leader du combo, Loïc.
Line-up : Gaetan Libertiaux (batterie), Gael Bertrand (basse), Loïc B.O. (chant, guitares), Marie V (chant, claviers), Olivier S (guitare)
Discographie : 45 Minutes (Album - 1999), Little Everyday Masterplan (Album - 2001), Slow Club (Album - 2005)
Metal-Impact. Tout d’abord, merci à vous de prendre le temps de répondre à nos questions! Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous vous présenter de manière succincte auprès de nos lecteurs ?
Loïc B.O. Merci à vous.
FLEXA LYNDO est un groupe qui est actif au sein de la scène belge depuis plus de 10 ans. Nous sommes tous originaires de Namur, petite ville à 60km au sud de Bruxelles. Hormis un "noyau" dur de 3 personnes (Gael, Gaetan et moi), le line up est plutôt changeant. Nos influences proviennent de la musique, tous genres confondus, mais aussi du graphisme, de la littérature ou du cinéma, et notre parcours discographique va de la lo-fi (en 1999, sortie de l’album « 45 minutes » produit par Federico Pellegrini des « Little Rabbits ») en passant par la pop instrumentée (en 2001, sortie de « Little Everyday Masterplan » produit par Tony Goddess des «Papas Fritas ») et l’électronique à guitares (voir le dernier album, « Slow Club »).
Nous avons donné des concerts en Belgique, en France, en Allemagne, en Hollande, en Suisse et au Canada, et à de nombreux festivals, avec notamment deux têtes d'affiche à Dour, de nombreuses apparitions aux « Nuits Botanique » et une participation aux « Nachten » d’Anvers, ou encore au festival « Musiques volantes » à Metz, aux « Rockomotives » de Vendôme... en compagnie de NADA SURF, PLACEBO, PAPAS FRITAS, SMOG, 22 PISTEPIRKKO, VENUS, GALLON DRUNK, THE DANDY WARHOLS, TARWATER, AMERICAN ANALOG SET...
Notre dernier album a été enregistré dans le local de répétition devenu studio d’enregistrement, et il a été produit par le groupe lui-même et mixé par Gilles Martin (dEUS, VENUS, GIRLS IN HAWAII), Duke (VENUS) et Stephan Kraemer (Yann Tiersen).
MI. Avez-vous quelques anecdotes à nous confier à propos du début de carrière de votre groupe ?
Loïc. Euh ?!? Au tout début, il y a plus de 10 ans, on a sorti Gaël, Gaëtan et moi deux EP sous le nom de DE PROFUNDIS… Il s’agissait en fait des prémisses de FLEXA LYNDO, c’est à dire des morceaux plutôt pop-rock. A cause de ce nom, on s’est souvent retrouvé dans les bacs "Metal" des disquaires, et lors de nos apparitions live, le public était étonné de voir débarquer un groupe à la PAVEMENT, plutôt qu’un combo de Death Metal… Au moment d’enregistrer notre premier album, on a donc opté pour FLEXA LYNDO.
MI. Comment vivez-vous les troubles politiques et identitaires qui secouent la Belgique actuellement ?
Loïc. A mon sens, il n’y a pas de grosse remise en question sur le plan identitaire. Comme le montre les nombreux sondages parus récemment, la majorité des gens qui vivent ici se sentent Belges avant d’être Flamand ou Wallon. Les gens, au nord comme au sud veulent juste avoir du boulot, une protection sociale, et un plus grand pouvoir d’achat. Tout ce qui est purement « technique politique » leur échappe.
C’est plutôt entre les politiciens que cela coince : Yves Leterme, qui a remporté le plus de voix aux dernières élections et qui est donc le premier ministre pressenti, s’avère incapable de relever le défi. Il ne s’est d’ailleurs pas facilité la tâche, puisque son parti, qui pèse très lourd (CDNV, les cathos flamand) s’est allié avec un tout petit parti nationaliste flamand (NVA), ce qui est une grosse erreur : je ne suis pas sur qu’ils ont gagné beaucoup de voix en s’alliant avec eux, et il se retrouve maintenant avec un parti totalement anti-constructif. La NVA en train de participer à des négociations pour mettre sur pied un gouvernement national, alors que leur désir le plus cher est de couper la Belgique en deux. Bref, on a à faire à de vrais schizophrènes. On est donc bien barrés.
MI. Pourriez-vous nous expliquer la référence au mot «FLEXA LYNDO», la signification et son concept ?
Loïc. Pas de signification précise, c’est un nom que nous avons inventé pour nous même, à partir du « collage » de noms de magasins dans une ville de la côte belge. Une sorte de délire nocturne, en sorte.
MI. Ainsi, quels sont les messages et les thèmes diffusés dans vos paroles, vos thèmes de prédilection ?
Loïc. Pour ce dernier album, j’avais envie de l’inscrire dans le temps et l’espace. Je voulais écrire des textes qui soient ceux d’un Européen du début des années 2000. « Love the Bomb », « Europe Slump », « Cleo » ou « Grand Jumble Army » sont en lien direct avec des évènements comme la guerre en Irak ou l’incapacité de l’Europe à prendre des décisions autres qu’économiques. Ceci dit, je n’adresse pas de message à caractère universel. Je me contente de poser un regard personnel sur ces évènements.
Par exemple, le texte de « Europe Slump » m’est venu lorsque je me baladais dans le quartier européen à Bruxelles (un immense chantier, qui s’étend d’année en année), et que j’ai constaté que les palissades qui entouraient les travaux étaient couvertes d’affiches « missing » (avec les photos de personnes disparues et des commentaires du genre « voici une photo de XYZ, disparu depuis X jours, si vous avez vu cette personne, contacter tel numéro de tél »).
MI. D’où vous vient votre inspiration en général ?
Loïc. Une partie de la réponse a été donné précédement. Tout ce que je vis, directement ou pas, inspire les morceaux : des histoires d’amour, de mort, de manque, de violence...
MI. Qui se charge de la composition et de l’écriture des morceaux dans le groupe ?
Loïc. J’écris les textes. J’apporte aussi les bases musicales, que l’on arrange ensuite ensemble.
MI. Quelles sont vos influences en général ? De quels groupes vous réclamez-vous ?
Loïc. Tous les artistes qui ont eu de l’audace, qui ont su prendre des risques sont pour nous une influence. Les références que l’on a en commun sont des groupes comme SONIC YOUTH, LE VELVET UNDERGROUND, POSTAL SERVICE, SEBADOH, WIRE, David Bowie, GANG OF FOUR, THE SMITH, NIRVANA, PAVEMENT, les FLAMING LIPS, RADIOHEAD, MOGWAI, THE NOTWIST, TORTOISE, JOY DIVISION, LES PIXIES, ARCADE FIRE, PJ HARVEY…
On a aussi d’autres références, qui nous ont moins directement influencé comme DOMINIQUE A, FINAL FANTASY, SPAIN, APHEX TWIN, KELIS, KATERINE, NATHAN FAKE, KRAFTWERK, BATTLES, MAZZY STAR, … TRAIL OF DEAD ou des artistes qui proviennent du hip hop, de la musique expérimentale ou du jazz.
MI. Si je vous dis NEW ORDER, qu’est ce que cela vous évoque ?
Loïc. C’est le groupe qui a su négocier une des virages les plus spectaculaires de l’histoire de la musique. Avec JOY DIVISION, ils ont créé le son et l’esprit de la new wave, et suite au suicide de Ian Curtis, ils parviennent à se réinventer de fond en comble avec en mixant rock et musique électronique comme personne ne l’avait fait auparavant. « Blue Monday » reste une référence qui n’a pas pris une ride, pour ne parler que de ce morceau.
Le phrasé, la voix de Bernard Summer sont une référence incontestable pour moi. Idem pour sa guitare. Gael, le bassiste, pourrait sans doute te dire la même chose avec Peter Hook.
MI. Sur scène, comment parvenez-vous à reproduire et retranscrire toutes vos sonorités atmosphériques ?
Loïc. Il faut venir nous voir. Difficile à expliquer par écrit ! On accompagne nos concerts de visuels. Nous avons un VJ (sam*) qui envoie des images en direct.
On réinterprète de toute façon les morceaux de manière plus ou moins substantielle en live. Nous ne sommes pas les même en studio et sur scène.
MI. Votre musique est vraiment très aboutie et mature pourtant vous ne faites pas partie des groupes wagons de la scène internationale de la Pop ? Comment l’expliquez-vous ?
Loïc. (Soupir)… Tu connais un groupe qui s’appelle IDAHO ? Ou un autre qui s’appelle UZI AND HARI ? Ou un autre qui s’appelle AUSTIN LACE ?
Je ne sais pas quoi te dire… Téléphone moi si tu as une réponse précise et convaincante à cette question, tu deviens notre manager.
MI. C’est peut-être trop tôt pour en parler, mais avez-vous de la matière pour un prochain album, celui-ci nous ayant fait forte impression et datant un peu !?
Loïc. On est actuellement concentré sur la sortie française, et sur plein d’autres projets. Pour un aperçu de tout cela, voir notre site. Au sein du groupe, il y a beaucoup de side projects : MOW, BAMBI KRAMER, ANTELOOP, BARBAPAPA, SWEEK…
MI. Comment voyez-vous la scène Pop Rock actuelle de nos jours dans son ensemble ?
Loïc. On s’éloigne de plus en plus de ce créneau dans ce qu’on écoute… On entend de plus en plus de redites… peut-être parce qu’on vieillit. Je préfère donc écouter des disques plus anciens (comme SUICIDE, TELEVISION ou les FEELIES) ou passer à autre chose. Ecouter beaucoup de hip hop m’a fait beaucoup de bien récemment (EL-P, ANTIPOP CONSORTIUM, TES, CANNIBAL OX, EDAN…). Avant j’étais pas mal dans le jazz ou la musique électronique.
MI. A quand une tournée en France et surtout des dates à Paris ?
Loïc. On commence samedi, à la Flèche d’or. On sera le 6 à Clermont (coopérative de mai) et le 10/12/07 de nouveau à Paris au Nouveau Casino. Le gros de la tournée sera pour mars 08.
MI. Que pensez-vous des webzines et autres supports musicaux sur Internet ?
Loïc. Que du bien. Ca multiplie les points de vue sur un disque, cela ne peut-être que bon.
MI. Que pensez-vous du téléchargement ?
Loïc. Dans 5 ans, mon fils rigolera en voyant mes CD’s, comme moi je rigolais devant les vieilles cassettes de mes parents. Cela s’appelle l’évolution.
Il faut juste réussir à responsabiliser les télé chargeurs. C’est comme le fair trade : si tu aimes les productions de tel artiste, et que tu veux continuer à écouter sa musique, il faut que tu fasses un petit effort financier. En général, je finis toujours par acheter ce que j’ai téléchargé et qui m’a plu.
MI. Si tu veux parler de ton instrument, c’est le moment propice…
Loïc. Ma guitare et mes cordes vocales ne sont que des moyens pour arriver à mes fins. La musique est la manière de m’exprimer qui me correspond le mieux jusqu’ici. Et je continuerai le plus longtemps possible, même si on ne m’autorise plus à composer qu’avec une flûte à bec.
MI. Que préférez-vous : composer, enregistrer ou bien être sur scène ?
Loïc. Tout ça… On passe de l’un à l’autre avec beaucoup de plaisir. Il faut juste pouvoir alterner régulièrement (d’où l’existence de tous ces side projects…).
MI. Si vous avez quelque chose à ajouter, la parole est à vous…
Loïc. Merci ! A bientôt sur scène.
Ajouté : Jeudi 06 Décembre 2007 Intervieweur : Loki Lien en relation: Flexa Lyndo Website Hits: 18266
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