Le principe de la compilation est discutable en bien des points. Du point de vue du label, c’est une vitrine extraordinaire permettant d’exposer sur un même produit, plusieurs de leurs signatures, et ainsi, attirer l’attention sur un certain nombre d’entre elles. Du point de vue de l’acheteur, c’est un très bon moyen de se faire une idée sur plusieurs groupes, à moindre frais. Mais plusieurs problèmes se posent. Le premier, est que le principe même de la compil la condamne la plupart du temps. En effet, bien souvent, il faut supporter X groupes hautement dispensables pour seulement apprécier les deux ou trois têtes d’affiche, et quelques outsiders savoureux. Le deuxième est que les titres sélectionnés pour représenter les groupes ne sont pas forcement les mieux choisi. Alors forcement on est déçu. Ca n’est pas le cas ici. D’une part, parce que les têtes d’affiche sont légion, et d’autre part, les outsiders sont costauds et fameux. Il s’agit d’un double cd, qui résume la tournée gigantesque qui a parcouru l’Amérique du nord, l’été 2005, avec en tête d’affiche, MEGADETH, DREAM THEATER et ANTHRAX, qu’on retrouve bien évidemment ici.
Le son se devait d’être énorme, il l’est. Le premier cd, la DREAM THEATER side comme on pourrait l’appeler, nous offre dix titres, deux par interprète. Petrucci et sa bande balancent deux morceaux bien caractéristiques de leur répertoire, « Panic Attack » et « The Glass Prison ». Pas de surprises, c’est joué comme en studio, il manque la folie que peut développer le groupe en certaines conditions. ANTHRAX, dans sa tournée d’anniversaire avec Belladonna et Spitz, revisite deux classiques, « Caught In A Mosh » et « I Am The Law ». Dire qu’on est déçus est un euphémisme. Belladonna braille, le groupe est à la ramasse, et se contenter de deux titres de Among The Living, c’est un peu court mes petits. Certes, c’est un chef d’œuvre, mais il est loin de rendre tous les honneurs à ce groupe, surtout présenté comme ça. Mais dites moi pourquoi Ian et Benante sont allés récupérer ce chanteur calamiteux, adepte de poses Heavy Metal, alors qu’ils avaient à leur disposition le meilleur chanteur de Metal de tous les temps, John Bush ??? Je n’ai toujours pas compris, logique financière sans doute. Au placard !! LIFE OF AGONY, featuring Keith Caputo, assure le minimum syndical, sur deux titres extraits de leur dernier album, Broken Valley, promotion oblige. On est certes loin de « Seeds » ou « This Time », mais ça reste quand même un bon retour. DRY KILL LOGIC restent égaux à eux-mêmes, brutaux, directs, efficaces. Deux extraits de The Dead And Dreaming, « Lost » et « Paper Tiger », et l’affaire et faite. Quand aux BOBAFLEX, avec « Better Than Me » et « Medicine », ils remplissent leur contrat de groupe d’ouverture, c'est-à-dire supportable sur petite durée, mais risque de canettes en fin de soirée.
Le deuxième cd, c’est la MEGADETH side. Ben justement, ils ouvrent le cd, avec respectivement « She-Wolf » (Cryptic Writings), « A Tout Le Monde » (Youthanasia) (NDC : Putain, ça va Dave, c’est pas « Stairway To Heaven » non plus !!) et « Kick The Chair » (The System Has Failed). Autrement dit, j’ai mis des petits papiers dans un chapeau et j’ai tiré au pif. La franchement, je ne suis pas d’accord. Et « Holy Wars », ou « Peace Sells » ? T’as honte Dave ? En plus comme d’hab pour un live sur deux, c’est joué avec autant de passion que Derrick lorsqu’il trouve un indice. On zappe !!! FEAR FACTORY, sans le gros Dino, ça donne « Transgression » et « Archetype », les deux title-tracks de leurs derniers albums respectifs, et même si ça passe plutôt bien, on regrette l’alchimie magique qui nous avait mis à genoux à l’époque de Demanufacture ou Obsolete. C’est sur, les dinos ça fait peur, alors quand ils sont plus la, les souris dansent le twist. Un bon coup de rein salvateur avec NEVERMORE, qui giclent comme des fous avec « Born » et « Enemies Of Reality », étonnement beaucoup plus puissants que leurs confrères de FEAR FACTORY, dans un style différents, une des vraies claques du cd ! Et on finit sa soupe tiède avec SYMPHONY X, servis à la petite cuillère « Inferno » et « Of Sins And Shadows », bien entraînants.
Alors qu’en est il de l’ensemble me direz vous ? Et bien je suis partagé. L’ambiance n’est pas la, le choix des titres hasardeux (promo oblige !), et la forme des groupes fluctuante. Etrangement, ce sont les outsiders qui s’en tirent le mieux. Palme d’or à NEVERMORE, prix du jury à DRY KILL LOGIC et prix du public ex-aequo à LIFE OF AGONY. SYMPHONY X. MEGADETH out, DREAM THEATER abondamment disponibles en meilleur forme sur d’autres lives. ANTHRAX pitoyables et FEAR FACTORY hors sujet.
La messe est dite. Compilation avec bénédiction urbi mais pas orbi !