Apparu en 2003 sur les rives de la mer Baltique à Helsinki, ce beau pays qu’est la Finlande s’est largement fait une place de choix au sommet du Metal Européen, grâce à des formations reconnues à travers la planète, en tête desquelles CHILDREN OF BODOM, STRATOVARIUS, NIGHTWISH, APOCALYPTICA ou encore le succès aussi récent qu’inattendu de LORDI et leur dernier sacre à l’Eurovision ! Disons le d’emblée, Le Speed Mélodique est à la Finlande ce que le Hip Hop est au Etats-Unis : ce n’est ni plus ni moins que de la musique populaire.
Dans sa lancée d’éleveur et de fournisseur officiel de groupes de Metal en tous genres, voici donc les petits derniers de la portée finlandaise, THE SCOURGER, survenu des cendres du groupe de Death Mélodique GANDALF. Ce nouveau quintet propose sur son premier album Blind Date With Violence un Thrash Metal moderne ravageur et destructeur. Réédition mondiale pour ce premier opus, on remarquera outre les neufs compositions du combo finnois la présence de sept titres bonus dont deux covers de SLAYER et TESTAMENT et trois titres live. Pas avare pour un sou, les finnois ont décidé de frapper un grand coup et de gâter les fans issus de la première heure et les fans potentiels. THE SCOURGER ou l’ascension fulgurante d’un groupe en devenir a même de casser la baraque en Finlande avec le single « Hatehead » restant l’espace de quatre semaines N°1 du Top 20 des charts ! Nous en France on a Faudel en tête des ventes en ce moment. Evoluant au sein d’une véritable terre métallique, THE SCOURGER aura gravi les échelons rapidement et sans trop d’embûches. Finlande oblige, l’opus a été enregistré au célèbre Finnvox Studio, gage de qualité. La production et les sonorités sont très lourdes, telles une chape de béton. Le chant éraillé de Jari Hurskainen à la Mille Petrozza de KREATOR s’accorde parfaitement avec les compositions concoctées par ses camarades. Adeptes de murs de guitares, vous serez servis et en aurez à toutes les sauces. « Decline Of Conformity/Grading:Deranged », le premier titre, pose les bases d’un Thrash moderne et puissant à tout rompre. Supersonique, Jari et ses acolytes nous martèle de leurs riffs acérés et de leurs rythmiques qui font mouche comprenant en prime des soli sobres mettant en valeur la mélodie. C’est le cas avec « Hatehead » qui démarre également sur les chapeaux de roues. Rien à voir avec GANDALF, les cinq musiciens ont pris le parti de laisser aucun survivant à leurs titres. La meilleure illustration en est « Maximum Intensity » dont le titre évoque à lui seul son contenu! Avec « Enslaved to Faith », les Finlandais fournissent un Black Thrash plus virtuose et travaillé, moins brut de décoffrage que les précédents morceaux. Sur sa lancée, THE SCOURGER ne lâche pas son étreinte et continue son travail de sape avec « The Oath & The Lie ». C’est un gros riff qui nous attend sur l’intro démentielle de « Chapter Thirteen ». Les Nordiques n’ont certainement pas inventé le Thrash mais les leçons sont parfaitement restituées. Avec « Pain Zone », THE SCOURGER évolue plus dans la veine d’un Thrash Death à la ARCH ENEMY bien exécuté. « Exodus Day » passerait pour un titre plus anecdotique tant le niveau des titres antérieurs étaient d’un niveau supérieurs. Ici, tout semble trop facile. « Feast of The Carnivore » clôt les débats de manière furieuse et lourde comme l’opus l’avait initié.
On pourra également retrouver deux reprises de choix : une cover de SLAYER et le titre « Ghosts of War » et une cover de TESTAMENT avec « Over The Wall ». Si celles-ci sont remarquablement bien interprétées, elles sont trop fidèles aux originaux et ne dégagent aucun feeling. THE SCOURGER restituent pas cœur les morceaux, délivrant une récitation au lieu d’une version personnelle. Par ailleurs, deux titres bonus font leur apparition sur la rondelle dont l’excellente « The Greediness ». Au niveau de leurs compositions, si elles restituent un Thrash moderne efficace et destructeur, un certain manque d’organisme se dégage de ces morceaux. L’ensemble paraît trop parfait, tout est trop bien en place. On ne dénombre aucune fausse note sur ce tableau. Un produit au goût trop aseptisé dénué d’humanité. Nonobstant, pour un premier album, THE SCOURGER fait preuve d’un énorme potentiel. Il ne leur reste plus qu’à moins rechercher la perfection et à produire des morceaux davantage propre sans nécessairement les dénaturer.