Pour les néophytes et aspirants à découvrir l’univers Dark Gothic de TRAIL OF TEARS, sachez que ce combo nordique commença sa carrière sous le nom de NATT en 1994 en Norvège dans la région de Kristiansand. Ce n’est qu’après de multiples soubresauts et remaniements de line up que le groupe prit le nom de TRAIL OF TEARS trois ans plus tard. Composé de Kjell Rune Hagen (basse), Terje Heiseldal (guitares), Ronny Thorsen (chant), Kjetil Nordhus (chant), Frank Roald Hagen (claviers), Jonathan Perez (batterie), Runar Hansen (guitares) et de Emmanuelle Zoldan de l'Opéra de Marseille, ce cinquième opus nommé Existentia de la traînée de larmes a été engendré dans de biens biscornues circonstances. Annoncé comme devant être l’ultime album du groupe, cet album a été fait après l’annonce du split du groupe. Comme pour mieux montrer que son bébé n’est pas mort, Ronny Thorsen, leader du groupe voit en Existentia l'auspice d’une carrière nouvelle à venir avec un nouveau line-up.
Quand on parle de Dark Gothic, on a toujours comme une petite peur au ventre nous faisant penser que l’on va s’ennuyer ferme comme sur le dernier DISILLUSION, qui marque un tournant entre bon et mauvais Dark Gothic. Une sorte de rose des vents des appréciations. Que nenni, pour leur soit disant dernière livraison studio, les norvégiens fournissent au contraire au travers de ces dix morceaux une musique relativement éloquente, convaincante et dans son ensemble plutôt Speed du point de vue de ses rythmiques. N’ayez pas peur, vous ne sombrerez pas dans un état comateux dépressif de junky à la Kate Moss. Si cela se trouve elle a aussi écoutée le dernier DISILLUSION. On comprendrait dans ce cas… Par ailleurs, l’opus rend hommage aux différents vocalistes en mettant en évidence les trois chanteurs que sont Ronny Thorsen à la voix Death, Kjetil Nordhus au chant clair et la mezzo soprano française Emmanuelle Zoldan de l’Opéra de Marseille qui elle, vous l’aurez sans doute deviné, se charge des parties vocales lyriques en tous genres. De ce fait, la cantatrice gauloise en remplacement de Catherine Paulsen parti depuis 2003 prend une place importante et de choix dans les morceaux de TRAIL OF TEARS. On n’a pas affaire à un quelconque featuring, celle-ci propose au contraire ses talents qui coulent parfaitement dans les morceaux. D’autres comme « Deceptive Mirrors », « My Comfort » font quant à eux la part belle à un habile panachage de Dark, de Gothic et de Death mélodique frôlant parfois avec des pantomimes propres à des mouvements issus de l’opéra. D’un autre côté, on note des pistes plus agressives comme « Venom Inside My Veins », « Decadence Becomes Me » à la frontière du Thrash Death accrocheur en ce qui concerne les rythmiques. Enregistré au Soundsuite Studio de la cité phocéenne, la production est à la hauteur des ambitions du groupe nordique. Album homogène où malheureusement aucun titre ne se dégage du reste, il n’en ressort que très peu de choses, et ce même après plusieurs écoutes en bagage.
Au final, il manque ce petit quelque chose qui aurait fait que cet album sans être un chef d’œuvre aurait plus marqué les esprits. A consommer sans modération, de toute façon vous l’aurez oublié après une Saint Sylvestre bien arrosée !