GUT-SCRAPERS (FRA) - Pierre Mercier (Oct-2013)
GUT-SCRAPERS est un gang qui nous vient du Gard là ou le soleil torride brille en permanence, l'endroit rêvé pour siroter des cocktails tranquillement installé au fond d'un transat au bord de la piscine ! Une ambiance peut propice au Metal ! Pourtant les GUT-SCRAPPERS ne font pas dans la dentelle, bien au contraire. Ils pratiquent un Hard Roll des plus explosif spécial Bikers. De quoi vous requinquer les neurones en quelques minutes. Ici rien que du très bon Rock bien gras très influencé par le Hard US. Un style parfait pour passer une bonne soirée autour d'un barbecue, une mousse ou un Jack à la main, ambiance roots assurée. Si le groupe s'est formé en 2008, il leur aura fallu cinq longues années pour nous exploser les tympans avec leur premier album Gimme Your Soul ! Il faut dire qu'entre temps nos Nîmois n'ont pas cessé d'écumer les clubs dans leur fief et à travers toute la France ! Cela leur a valu une réputation scénique plus qu'explosive qui s'est répandue comme une trainée de poudre à travers tout l'hexagone. Une de leur spécialité étant de monter sur le comptoir tout en continuant à dégainer les décibels dans une ambiance surchauffée ! Du grand art à n'en pas douter ! Si les bougres n'hésitent pas à jouer partout et dans n'importe quelles conditions, ils ont eu aussi l'opportunité d'assurer quelques premières parties de prestiges que ce soit avec les CRUCIFIED BARBARA ou encore les FATALS PICARDS. Le combo sudiste n'est pas du genre à tourner autour du pot et n'hésite pas à affirmer haut et fort ses convictions. Il suffit d'écouter "Cheers Motherfuckers" ou "You Suck" pour comprendre de quoi il en retourne. Ici les textes tournent autour des filles, des voitures, de l'alcool et des copains ; un alliage parfait pour leur Rock mâtiné d'une bonne dose de Hard ! GUT-SCRAPERS c'est avant tout une bande de potes qui a envie de prendre du plaisir et ça se ressent totalement à l'écoute de Gimme Your Soul. Les lascars sont là pour faire la fête et partager un bon moment avec toux ceux qui sont venus les voir. Profitant de leur passage dans la capitale afin d'assurer la promotion de leur progéniture, MI en a profité pour passer au grill Pierre Mercier (batteur de son état et membre fondateur des GUT-SCRAPERS). Rencontre avec un personnage fort sympathique doté d'un accent qui trahit immédiatement ses origines et qui fait plaisir à entendre. On nage ici en pleine ambiance provençale et on pourrait même en oublier que nous sommes au Hard Rock café ! Magnéto Pierre, c'est à toi !
Line-up : Thierry Pitarch (chant), William Cortier (guitare), Fred Fages (guitare), Florent Cacheleux (basse), Pierre Mercier (batterie)
Discographie : Gimme Your Soul (Album - 2012)
Retranscription : Max Culpin
Metal-Impact. Pierre, bonjour et merci d'être à Paris pour assurer la promotion du nouvel et premier album de GUT-SCRAPERS. Pour commencer, peux-tu me dire comment le groupe est né ?
Pierre Mercier. Tout a débuté lors d'un concert lorsque j'ai rencontré Fred qui est un ami de longue date avec qui j'ai joué à une certaine époque. J'avais très envie de refaire du Rock, plus précisément du Hard Rock. Nous avons donc décidé de remonter un groupe entre copains. On a retrouvé tous nos anciens camarades de l'époque et on a monté les GUTS.
MI. Avais-tu joué avec d'autres groupes avant ça ? Si oui, avec qui as-tu travaillé ?
Pierre. Oui, j'ai pas mal travaillé en studio sur beaucoup d'albums. J'ai bossé avec des groupes du coin de Ska reggae, du genre plutôt festifs : VIRTUAL ROGER, HEAD WANTED, MODERNE FAKIR, etc.
MI. Est-ce que cela a été difficile de trouver les bons musiciens ?
Pierre. Ca n'a pas été dur du tout parce que tout s'est fait naturellement. C'est assez bizarre comme histoire. On ne s'est pas pris la tête, on s'est fait plaisir à jouer dans des cafés et faire la musique qui nous plaît. Thierry est arrivé au chant, quant à Fred, c'est un ami de longue date ; je savais donc qu'à la guitare, il n'y aurait aucun soucis. Ca s'est fait comme ça. Will est arrivé par la suite, c'est un ami de Fred aussi. C'est un excellent riffeur qui a des idées de folie et il a une culture Hard Rock énorme.
MI. Pourquoi avoir choisi de recruter un deuxième guitariste et choisi William Cortier ?
Pierre. A la base, on était parti pour ne rester que quatre parce que ça nous suffisait largement. Et entre temps, il y a un pote de Fred qui est venu jouer cet été avec nous, Manu Livertout et c'est un excellent guitariste. On s'est alors rendu compte que deux guitaristes, ça apportait beaucoup plus au niveau de la rythmique, et ça laissait Fred beaucoup plus libre sur les solos.
MI. Il me semble que vous avez commencé en faisant des reprises de SOCIAL DISTORSION ?
Pierre. Exactement. On ne savait pas trop quoi faire au départ. On s'est dit que c'était bien joli de faire du Rock mais on s'est demandé : que va-t-on faire ? Fred nous a fait connaitre SOCIAL DISTORSION, qui est un super groupe auquel j'ai accroché de suite. On a donc fait des reprises uniquement de ce gang.
MI. Cela m'étonne un peu car en écoutant l'album, on ne pense pas du tout à SOCIAL DISTORSION. Ca évoquerait plutôt GUNS'N'ROSES, AC/DC...
Pierre. Bien sûr, cela fait parti de nos influences.
MI. A l'écoute de "Cheers Motherfuckers", l'intro me fait directement penser à GUNS'N'ROSES, plus particulièrement à "Welcome To The Jungle" !
Pierre. C'est Will qui a apporté ce morceau. Personnellement, je n'ai pas fait attention. Je n'ai jamais trop écouté les GUNS. Donc ce n'est pas ce qui m'ai venu en premier, mais il y a beaucoup d'influence, ça, c'est évident.
MI. Il s'agit là de votre premier album. Est-ce que la conception a été longue ?
Pierre. Non, c'est allé plutôt vite. Quand on a décidé de faire un album ; on ne traîne pas. Donc c'est allé assez rapidement. L'enregistrement s'est fait en 7 jours. On avait bien travaillé avant. On a enchaîné les répétitions.
MI. Avez vous travaillé dans un studio du côté de Nîmes ?
Pierre. Oui. C'est un ami à nous, Michel Garcia, qui est un excellent sonorisateur qui s'est occupé de l'enregistrement. Il est aussi guitariste donc il connaît bien le Rock. On a fait les pré-prod chez Fred, nous sommes donc arrivés chez lui opérationnel.
MI. L'album est composé de 10 titres dont Gimme Your Soul, vous venez d'ailleurs d'en terminer le clip. Comment s'est déroulé le tournage ?
Pierre. Très simplement, c'est un gars qui est pas mal fan du groupe et qui connaissait Fred. Il a filmé un des concerts et après il a fait un montage. Je n'étais même pas au courant qu'il nous filmait ce jour là. C'est un live naturel donc. Par contre, il réalise notre deuxième clip "Cheers Motherfuckers", mais le vrai cette fois. Il l'a bien travaillé, le gars a fait un story-board, etc.
MI. Quel est le pitch du clip ?
Pierre. Le clip va envoyer un message pour dire qu'en gros on n'est pas des marionnettes.
MI. Vous avez un énorme côté rebelle. L'album commence par "Cheers Motherfuckers" et finit par un gros "You Suck" !
Pierre. C'est de la poésie hein ! [Rires] ... "You Suck" parle d'un gars qu'on a connu pendant la dernière tournée et qui était relativement imbuvable. La chanson est faîte pour lui donc s'il l'entend, je pense qu'il va se reconnaître. C'est un gars avec qui on a joué dans un autre groupe. Une horreur, avec un melon surdimensionné. Comme nous, on est que des gars gentils, on aime bien le côté convivial, et là son attitude ne nous a pas plu. On est peut être très con aussi ! [Rires]
MI. Pierre, tu es le batteur et fondateur du groupe. A l'origine, qu'est-ce qui t'as donné envie de jouer de la batterie ?
Pierre. J'ai commencé la batterie à 10 ans. A la base, j'ai toujours aimé taper sur des casseroles, sur des trucs en général, et puis le Rock m'a toujours plu de toute façon.
MI. Quel est le premier groupe qui t'a mis une claque ?
Pierre. POLICE. J'ai aimé POLICE très tôt, je reconnais que Stewart Copeland m'a fait rêver. C'est vraiment le batteur qui m'a le plus poussé. En fait, je n'ai pas écouté de Hard Rock très tôt. J'écoutais beaucoup Clapton, Sting, etc. Il y avait toujours d'excellent batteur derrière. J'ai toujours été attiré par la batterie, jamais par autre chose. J'ai fait beaucoup de stage de batterie d'ailleurs.
MI. Qu'est-ce qui t'a donné envie de jouer ce style Rock Hard ?
Pierre. Ben, à la batterie, c'est ça qui me fait vibrer. Il faut une grosse rigueur, simple et efficace. C'est ce qui me plaît à la batterie. Ca m'apporte énormément de plaisir.
MI. Vous avez réussi à signer sur un label allemand. Ca a été difficile de trouver une maison de disque ?
Pierre. Au départ, on ne savait pas trop, on était sur un site pour groupe à la recherche de label. On a été contacté par Pure Steel Records. On a directement accepté. Ils font leur boulot à merveille. On est souvent interviewé ou chroniqué sur les webzines allemands. Puis après, en France, on a signé avec Brennus. Ils s'occupent de la distribution. On est donc à la Fnac et Cultura.
MI. Vous êtes content d'être chez Brennus ?
Pierre. Oui, quand même ! On ne s'attendait pas à tout ça de suite. J'ai l'impression que ça s'est fait rapidement. Vite fait mais dans l'ordre.
MI. Vous avez travaillé avec Claude Pelet qui est un célèbre dessinateur de Bande Dessinés. Comment l'avez-vous rencontré ?
Pierre. A un concert. Il était là, habillé en cowboy. Un gars très gentils, qui parlait que de musique. Je pensais que c'était un musicien au départ. Il fait des BDs superbes, il est très connu en plus. On lui a donc demandé si éventuellement il serait d'accord pour nous réaliser la pochette de l'album. Il a accepté, il est venu nous voir en répétition et il nous a créé le personnage que tu peux voir sur la pochette. Parce qu'en fait, le fameux joueur de crincrin, c'est lui ! GUT-SCRAPERS, c'est gratteur de boyaux en anglais, ce n'est donc pas très cool au départ. Le joueur de crincrin, ça vient d'un concert où on avait eu l'idée de jouer dans une ambiance un peu à la Burton. Et on lui a dit qu'on aimerait avoir une pochette dans cet esprit là, un peu à la Tim Burton et il nous a créé ce gars là ! Il est venu assister à plusieurs répétitions et il dessinait en même temps, il faisait des croquis, c'est comme ça que le livret est né.
MI. Il a carrément fait tout le livret ?
Pierre. Oui, tout le livret. L'évolution du personnage sur plusieurs pages. Il a fait du super boulot on est donc super fier. C'est un grand monsieur, très gentils je trouve et en plus je suis fan de BD à la base.
MI. Cela fait un moment que l'album a été écrit. Vous l'avez d'abord publié sur votre site. Avez-vous déjà pensé au deuxième album ?
Pierre. Ah oui ! Non seulement on y a pensé mais en plus il est en cours de composition. Il y en a trois titres qui sont terminés. Il y en a beaucoup d'autre en attente, et on travail dessus actuellement.
MI. Cela sera dans la lignée du premier album ?
Pierre. Ca serait bien, oui.
MI. Et musicalement, ça serait dans le même style ?
Pierre. Ca sera dans la même lignée mais en un peu plus léché.
MI. Et au niveau de la production, vous allez retravailler avec la même équipe ?
Pierre. Oui, on va prendre le même sonorisateur. Après, on verra au niveau mixage, mastering, comment on procède mais oui on va garder la même équipe.
MI. Avec qui aimerais-tu travailler comme producteur ?
Pierre. Je sais pas trop, au niveau des noms, je t'avoue que je ne vois pas trop.
MI. J'ai remarqué que vous faîte énormément de concerts, surtout dans votre région. Qu'est-ce que l'Irish Corner, c'est votre fief ?
Pierre. Ca c'est un gars adorable qui tenait un pub et qui nous a pris une fois pour jouer chez lui et on a foutu le feu du coup on y est retourné une à deux fois par mois. Les bières sont très bonnes, mais on ne buvait pas pendant qu'on jouait [Rires] ... Et à chaque fois son bar était plein ! On finissait même le concert sur le comptoir. On est beaucoup plus un groupe de scène que de studio. Il faut vraiment nous voir sur scène.
MI. Vous avez joué à Paris en 2010...
Pierre. En effet ! Je me suis éclaté. C'était dans un petit endroit dont le nom m'échappe. On est arrivé sur scène à la bourre, y avait déjà les balances qui avaient été faites, c'était le début du concert. Mais on s'est pas mal entraîné à jouer dans toutes les conditions [Rires] ... Comme on a fait pas mal de plan galère, que ce soit au niveau du son ou du monde dans la salle, on fait toujours en sorte que ça bouge sur scène, qu'il y ai du monde ou pas ! Le guitariste, bassiste, chanteur sont avec le public ! Ils font participer les gens, tout ça. C'est du partage.
MI. J'ai vu qu'il y avait un concert qui avait été filmé, le 14 septembre, au Théâtre De La Sommières...
Pierre. Ils ne m'ont pas dit, c'est affreux quand même hein ! [Rires]
MI. Vous avez aussi joué avec CRUCIFIED BARBARA. Peux-tu me parler de cette expérience ?
Pierre. Oui, c'était très sympa. On n'a pas trop communiqué avec elles. Elles sont un peu restées dans leur coin contrairement à THE LORD OF ALTAMONT, qui eux étaient très cool.
MI. Y-a-t-il des concerts qui t'ont vraiment marqué ?
Pierre. Il y a déjà eu celui là. Une super ambiance lorsqu'on est monté sur scène. Il y a eu un concert avec les BAGDAD RODEO récemment aussi, c'était vraiment pas mal. Sinon, celui où je me suis le plus éclaté cette année : c'était à Montpellier au Black Sheep.
MI. Tu vies dans la creuse mais tu viens de Nîmes et tu connais Paris. Est-ce plus facile à Nîmes qu'à Paris pour un groupe de rock'n'roll ?
Pierre. Paris, je ne connais pas trop mais j'ai quand même l'impression que c'est plus fermé quand on ne connait pas. Mais je pense qu'il y aura plus d'ouverture ici que sur Nîmes.
MI. Quel est l'objectif des GUT-SCRAPERS ?
Pierre. Tourner un maximum ! Enchaîner les concerts, que les gens nous voient sur scène !
MI. J'ai vu que vous aviez des fans en Pennsylvanie ?
Pierre. C'est vrai. L'album se vend sur internet donc du coup, il y a des ricains qui ont acheté le disque et on reçoit des tas de message de là bas. Y a récemment un gars de Californie qui est venu nous voir. On est aussi sur facebook, etc. Apparemment le disque plaît pas mal à l'étranger. Ce qu'on aimerait, c'est qu'il plaise aussi en France.
MI. A quand un prochain concert à Paris ?
Pierre. Il y avait un projet de prévu récemment mais au final ça ne sera pas pour tout de suite.
MI. Le Rock'n'roll Circus, c'est quoi ? Un projet artistique que vous avez monté ?
Pierre. Voilà. Au départ, on était parti sur cet esprit là. On avait fait une affiche rigolote avec nos têtes déformées, un peu à la Tim Burton. On voulait arriver sur scène un peu costumé avec tout un décor derrière, c'est parti comme ça. On a un peu évolué dans l'histoire mais on garde toujours cet état d'esprit. C'était costume, décor et grosse ambiance. Pour rentrer dans un autre monde. On essaie encore de travailler ça. Créer une ambiance très festive en somme.
MI. J'ai vu que vous étiez très famille puisque vous avez travaillé avec vos copines !
Pierre. C'est une grosse famille les GUTS. Nous sommes très soudés. Pour un groupe musical, c'est la base.
MI. Il y a même Julia qui travaille sur les textes...
Pierre. Oui, c'est la femme de Fred (guitariste). Elle fournit un travail énorme au niveau des textes.
MI. Pour terminer, qu'aurais-tu envi de dire à propos de GUT-SCRAPERS et du futur ?
Pierre. Le futur s'avère monstrueux ! [Rires] ... Cet album est terrible et il faut que les gens viennent nous voir sur scène parce qu'il y a un gros partage avec le public. Et aussi parce qu'on a très envie de jouer partout.
MI. Merci beaucoup et à très bientôt !
Pierre. Merci à toi et au plaisir !
Ajouté : Dimanche 13 Avril 2014 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Gut-Scrapers Website Hits: 9604
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