« Vamos a la playa »… Enfin, façon de parler : comme musique estivale et festive, on fait mieux… Il y a, pour faire vite, deux types de Prog : celui de SHADOW GALLERY, autre groupe signé chez Magna Carta, au service d’une narration ; l’autre, celle de KHALLICE (prononcez ka-LEE-say… Caramba !) dont l’approche est plus conceptuelle que narrative. C’est dire que The Journey est parfois aussi passionnant qu’une discussion entre numismates aguerris sur la valeur du vreneli suisse. Tout est ensuite question de passionnés.
Si le Brésil évoque la plage, KHALLICE évoque plutôt le plagiat. En effet, il s’agit là d’un premier album mais l’influence de DREAM THEATER est flagrante, autant dans la structure des morceaux que dans la voix d’Alirio Netto, qui n’est pas sans rappeler également ANGRA par moments (avec quelques sonorités tribales mais bien (trop) rares)… Il n’est pas donné à tout le monde de copier DREAM THEATER mais en pratiquant un tel style, il est difficile pour l’élève d’égaler le maître, surtout auprès d’un public particulièrement exigeant.
Le premier titre, « Loneliness », est un peu pompeux, avec une mélodie mise au second plan au profit d’arrangements techniques poussifs : autant dire qu’il vaut mieux éviter d’aller se baigner après avoir digéré ce morceau… Les autres titres ont tendance à ménager plus de place aux mélodies avec des guitares et un chant un peu plus (faut pas pousser non plus !) incisifs, comme sur « I’ve Lost My Faith », « Spiritual Jewel » ou encore « Prophecy », mais les délires onanistes, notamment au clavier, ne sont jamais bien loin (« Vampire »).
En définitive, The Journey est un album sincère mais qui risque de décourager même les plus coriaces d’entre nous. Par contre, si leur prochain opus s’intitule The Journey Beneath The Remains, il faudra sans doute y jeter une oreille…