PSYOPUS (usa) - Our Puzzling Encounters Considered (2007)
Label : Metal Blade / Nocturne
Sortie du Scud : 26 février 2007
Pays : USA
Genre : Cyber Jazz Grind
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 66 Mins
Le temps où l’univers du Heavy Metal était bien structuré, découpé en styles bien précis, défendus avec une foi quasi aveugle est bien révolu. On assiste de plus en plus à l’invasion de groupes faisant exploser les idées préconçues, les barrières de genre, et les mentalités sclérosées. Les sauveurs sont là. Ce qui est une bonne chose. Le critique doit fournir un travail plus fouillé, détaillé, précis et je dirais exhaustif. Plus d’étiquettes. Plus de classification. Plus de bataille rangée entre fans de Glam et de Thrash. End of an era…
PSYOPUS est de ceux là. Ils pulvérisent les querelles de voisinage à grands coups d’inspiration, de violence musicale, tel un bélier défonçant le pont-levis d’un château trop longtemps surprotégé. Au début, le train de l’ultra violence déstructurée était mené à grande vitesse par la locomotive DILLINGER ESCAPE PLAN, dignes héritiers d’un UNSANE assagi. Mais le problème, c’est que les wagons qui suivaient ont trouvé la formule magique du charbon à la nitro, et la petite loco, s’est bien vite faite dépasser par ces furieux qui n’ont de limite que leur imagination.
La morgue affichée par ces petits jeunes pourrait paraître inconsidérée, futile, voire prématurée, mais abjure toute velléité de dénonciation gratuite. Il faut l’assimiler telles les mathématiques modernes. C’est quantifiable. Haine + sonorité + moyens = arrogance naturelle. Simple comme bonjour. Et certains de crier Haro sur le baudet, de peur que leurs repères ne disparaissent, dérisoires vestiges d’une époque où l’ignorance était mère de vertu. Effaçons ça je vous prie. Abordons le futur l’esprit vierge de toute pusillanimité. C’est demain. C’était avant-hier. Aujourd’hui.
Je ne peux détailler cet album d’une manière linéaire, tout comme l’œuvre de COMITY ou ISIS. Cette nouvelle équation se résout en un seul calcul. La seule inconnue étant votre résistance à l’effort qu’il faut fournir pour venir à bout de ce monolithe. Les influences sont digérées, et la régurgitation à des allures de farandole du cauchemar. C’est putride, mais terriblement fertile. La terre d’où émergera un jour ce que l’on appellera la nouvelle musique.
Pour lever le rideau de l’interrogation et permettre au néophyte de tenter l’aventure, faites un exercice simple. Prenez du tabasco, de la vodka, de la harissa, du poivre frais, et du lait. Mélangez le tout, avalez d’un trait, et vous toucherez du doigt la quintessence absolue de la furie de PSYOPUS. Un doigt quand même en deçà de COMITY (comment pourrait il en être autrement ???), mais des lieues au dessus du reste. Le pylore bouché par une nourriture trop grasse. Des jours de souffrance, et tout à coup, la nuisance s’évacue instantanément, en une explosion de douleur trop longtemps contenue. C’est ça PSYOPUS. Un acte de contrition à la flamme de chalumeau. Un gymkhana qui se termine en massacre organisé.
Ecoutez cet album et souffrez. « La douleur est toujours moins forte que la plainte » disait Jean De La Fontaine. La leur fait froid dans le dos.
Ajouté : Vendredi 02 Février 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Psyopus Website Hits: 15433
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