Nine Destinies And A Downfall constitue ma première excursion dans les contrées mélodiques de SIRENIA. Celles et ceux qui ont connu les sommets tantôt enneigés tantôt verdoyants de An Elixir For Existence ou encore At Sixes And Sevens trouveront probablement ce voyage dans les plaines de SIRENIA plutôt morne. Il est vrai que le groupe a mis de côté les orchestrations symphoniques : le violon n’apparaît ainsi que sur le morceau qui clôt l’album, « Glades Of Summer » ; les chœurs aussi sont en retrait et la voix, plus rock, de Monika Pedersen succède aux vocaux d’Henriette Bordvik tandis que Morten Veland et ses grunts s’effacent devant une mélodie que certains jugeront doucereuse, voire Pop Rock.
Pourtant, ces paysages moins accidentés, moins grandioses de ce Nine Destinies And A Downfall, n’en recèlent pas moins des décors émouvants, au détour d’une rivière, d’un chemin… et ce qui frappe d’emblée le voyageur, ce sont la luminosité et le sentiment de plénitude qui se dégagent de ces différentes compos. Certains titres sont certes plus graves que d’autres (« Sundown » sur lequel Morten pousse quelques grunts, « Glades Of Summer), mais il règne une atmosphère générale envoûtante et apaisante, à laquelle les claviers et les samples électro ajoutent une dimension éthérée. Cette balade nous éloigne des rivages familiers de TRISTANIA, la formation dont est issu Morten, le compositeur principal du combo, c’est dire que l’écoute de Nine Destinies And A Downfall apporte sa part de nouveauté, de surprise, ce dont on leur saura gré. Comment ainsi résister au refrain de « My Minds Eye » ? Tout simplement impossible pour qui a un tant soit peu de sensibilité…
Avec ce nouvel album, SIRENIA risque de déstabiliser le fan de la première heure : est-ce un mal ? Il est bon aussi d’être confronté au changement, surtout quand cela est fait avec talent, comme c’est le cas ici.