TYPE O NEGATIVE (usa) - Dead Again (2007)
Label : SPV / Wagram
Sortie du Scud : 19 mars 2007
Pays : Etats-Unis
Genre : Gothic
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 78 Mins
Une fois de plus, Peter Steele et ses acolytes nous tirent une gueule d’enterrement. Pour autant, malgré des titres plutôt longs, ce Dead Again ne baigne pas dans le pessimisme ni dans l’austérité. Ainsi, le titre éponyme qui ouvre l’album est d’un entrain à toute épreuve qui met de bonne humeur, malgré les paroles du refrain (« I can’t believe I died last night ») dans lesquelles on peut lire tout l’humour noir du sieur Steele. A ce titre, pour celles et ceux qui ne l’auraient jamais fait, je vous invite à visiter leur site Internet et notamment la partie bio du combo.
Le rythme effréné ne se dément pas sur le début de « Tripping A Blind Man », avant de revenir à des sonorités plus Heavy à la BLACK SABBATH, que l’on retrouvera par la suite, en particulier sur « An Ode To Locksmiths ». Cette tendance se confirme sur « The Profits Of Doom » et ses allures de CATHEDRAL ici ou là (les passages doomiens sont plutôt rares sur Dead Again) auquel le chant apporte une dimension définitivement plus esthétique qu’éthique. On ressent d’ailleurs à travers son phrasé théâtral (et le roulement des « r ») que Steele prend un plaisir certain sur Dead Again. Les morceaux sont longs mais pourquoi s’en plaindre puisqu’ils sont tout sauf linéaires avec des changements en nombre amenés subtilement. Peter Steele assure la continuité entre chacune des compos, donnant à l’ensemble l’allure d’un opéra rock des temps modernes. Intervention de la chanteuse Tara Vanflower du groupe de Darkwave, LYCIA, sur « Halloween In Heaven », un univers finalement assez proche de celui de TYPE O NEGATIVE. Même sur les titres plus conventionnels, tels « September Sun » ou « These Three Things », le ton est définitivement plus enjoué, plus rock’n roll qu’à l’accoutumée, mais aussi plus agressif. Vocaliste et musiciens font preuve d’une aisance et d’un esprit de corps assez prodigieux. Bercés que nous sommes par la voix de Peter Steele et par les guitares, aux tonalités si particulières au groupe (encore une fois la production est massive), la sensation n’est cependant pas de même nature que celle des albums précédents. L’auditeur est en effet plus frappé par la densité de ce Dead Again qu’il n’est touché par telle ou telle mélodie.
TYPE O NEGATIVE, après plus de 15 ans de carrière, a toujours cette aptitude à se renouveler tout en proposant toujours du TYPE O NEGATIVE, identifiable dès les premières notes. Peut-être le doit-il au fait qu’il ne se précipite jamais pour composer puisqu’il faut compter au moins trois ans entre chaque sortie. De quoi ne pas lasser l’auditeur.
L’aisance, le détachement et le cynisme d’une telle formation en agaceront plus d’un mais TYPE O NEGATIVE fait honneur à ses fans de la meilleure manière qui soit sans doute : en leur offrant ce à quoi ils ne s’attendent pas. (Le Comte de la Crypte - 9/10)
Peter STEELE est un grand schizophrène devant l’éternel. Il passe sa vie à parler de la mort, de la tristesse, du sexe (« La petite mort », selon FREUD), et des ténèbres. Pourtant, on sait qu’il n’aspire qu’à une seule chose. Le bonheur. Etre heureux. Simplement.
Flic, éboueur, carnivore, Prozac, vin rouge, et la copine de sa copine. Si tu veux Peter, je te l’accorde. Tu as raison après tout, sans tout cela, tu serais certainement resté Lord Petrus T Steele, nous narrant tes vues sur la guerre thermonucléaire et la suprématie masculine du fond d’une vieille cave. Ou bien mort. Mais tu es vivant, même si le titre de ton album nous dit le contraire. Et tu ne l’as jamais autant été.
Dead Again. Tu ne peux pas t’en empêcher. Mais vas y, marres toi. Puisque de toute façons, on en parlera tous à un moment ou à un autre. Ce que je fais actuellement. Alors j’y vais :
Cet album est l’antithèse de l’accouchement sous péridurale. Il a du avoir du mal à le torcher, plus qu’une simple bouteille de nightrain. Essayez, l’espace d’un instant, d’oublier October Rust et sa victoire facile au K.O. Ce boulet, il le traînera jusqu’à sa mort, thème dont il abuse à longueur d’interview et d’albums. Ici, rien n’est aisé, il faut écouter, décortiquer, y mettre son âme, comme lui. A moins que l’entreprise ne soit qu’une vulgaire fumisterie depuis le début. L’ironie n’étant pas vraiment son point faible, on pourrait le croire. Si c’est le cas, il doit bien se foutre de notre gueule alors. Comme le Lennon de « I Am The Walrus ». Mais non, je ne peux pas croire en ça. Je l’aime moi, Peter. Depuis Carnivore. Tout grand, tout noir. Comme moi.
Ca commence comme d’hab, en trompe l’œil, avec « Dead Again », c’est presque power, mais si on avance un peu, la trademark est là. On regarde le track-listing, guettant la moindre erreur de parcours, mais non, il a poussé le bouchon à fond, c’est long, très long…jusqu’à 14 minutes. Le titre en question, « These Three Things », passe par toutes les ambiances possibles, lent, long, large, lourd, limite hors-jeu. Mais on reste, parce qu’on veut voir la fin. « The Profits Of Doom », et son intro murmurée, goodbye cruel world, nous invite à un enterrement de première classe, celui des illusions publiques et des aveux ratés, tour à tour pluvieuse et ensoleillée, comme pour pointer du doigt toute les contradictions de la vie. « Tripping A Blind Man », c’est le palais des glaces, on cherche la sortie ou un point de repère spatial, mais rien à faire, il n’y en a pas. C’est comme regarder un film en mélangeant les bobines, sorte de « L’année Dernière A Marienbad » musical. On se demande si on n’est pas déjà venu, mais il est déjà reparti. « September Sun », porte bien son titre, avec son intro de piano mielleuse, et son enchaînement puissant et glauque, comme le soleil de septembre, vestige fugace d’un été qui est déjà mort, mais auquel on se raccroche pour ne pas partir en automne. L’automne, c’est « Some Stupid Tomorrow », et son rythme qui nous rappelle aux plus belles heures de Brooklyn, Carnivore, ce trio déjanté, à l’humour si mal compris. C’est ça en fait Peter Steele. Un incompris. Personne n’essaie de faire l’effort de pénétrer son monde, avec sa carte à lui. Pourtant il a tout dessiné, album après album. Un monde fait d’oppositions, de malaises, d’amour et de guerre, comme cette chute sur « Hail And Farewell To Britain ». TYPE O, c’est un plat relevé, à base de piment et de crème fraîche. Un dessert élaboré avec du miel et des amandes amères. Un contraste. C’est une journée pluvieuse ou l’on est heureux. C’est un accident qui se termine bien. C’est la mort d’un vieillard fêtant la naissance d’un nourrisson. (Mortne2001 - 10/10)
Ajouté : Vendredi 02 Mars 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Type O Negative Website Hits: 14535
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