BLACK SABBATH (uk) - Bercy à Paris (02/12/13)
Groupes Présents au concert : UNCLE ACID & THE DEADBEATS (uk), BLACK SABBATH (uk)
Date du Concert : lundi 2 décembre 2013
Lieu du Concert : Bercy - POPB (Paris, France)
Après 25 ans d'absence pour BLACK SABBATH tous line-up confondus et probablement près de 35 ans pour le line-up historique, le SAB est revenu en France pour un concert à Bercy qui s'annonçait mémorable. On espérait une foule de fans pour remplir jusqu'au toit le POPB et slammer comme des malades dans la fosse en réponse aux riff de Tommy, aux chants de Ozzy sur des hymnes mythiques du Metal, par les pères du genre.
Le concert donné par BLACK SABBATH à Bercy en décembre 2013 aurait dû être culte. Malheureusement, il était juste bon.
Peut-être la faute au calendrier, car en réponse à sa très longue absence des scènes européennes, le quatuor recomposé a participé à tous les festivals Metal importants en 2014. Beaucoup de fans ont dû préférer les voir en fest. C'est sans doutes la raison pour laquelle, alors que 50 000 personnes les ont acclamé au Hellfest en juin dernier, le groupe n'a pas réussi à remplir Bercy six mois plus tôt.
A peine le temps de s'asseoir que a lumière s'éteint et dans le silence religieux Ozzy pousse un “coucou” retentissant. Etrange, mais bon, pourquoi pas... Là dessus, la sirène annonçant un bombardement retentit tandis qu'un gyrophare rouge se met à tournoyer au-dessus de la scène. On aperçoit la silhouette des musiciens derrière le rideau et celle, inquiétante, du frontman, les bras en croix. Le rideau tombe et le groupe entonne les premières mesures de “War Pigs”. Le moment est magique, le public est en transe.
Les intros de concerts, quand c'est bon comme çà, çà te met une boule au ventre, tu te dis “j'y suis, c'est le pied”... Ozzy commence “General gods in their masses..” et le public complète. La salle n'est pas pleine, mais entendre toute une arène chanter en choeur, çà en balance. La partie instrumentale permet de profiter du jeu de Tony Iomi et Geezer Buttler, encadrant le monstrueux kit de batterie de Tomy Clufetos qui maltraite ses futs avec ferveur. Le groupe balance le son bien Heavy qu'on lui connaît. L'ambiance est à la fois électrique et recueillie, le public est à fond dedans... Et c'est le moment que choisit Ozzy pour balancer le deuxième d'une longue série de “coucou”, cassant un peu l'ambiance.
Le frontman ne tient pas en place. Il passe tout le set à arpenter la scène d'un bout à l'autre, tantôt marchant avec la démarche inquiétante d'une goule, tantôt sautillant comme un diablotin. Il se mouille régulièrement les cheveux dans un seau qu'il finira par se vider sur la tête. Physiquement marqué, il fait preuve d'une belle énergie pour son âge (65 ans).
Le SAB poursuit avec “Into the Void” qui maintient le public dans la transe des débuts de show, quand la tension et l'impatience accumulées dans l'attente de l'avant concert, à piétiner en buvant des bières, se relâche d'un coup. Du haut de mon perchoir, je constate que la fosse n'est pas très remuante. Ce qui va se confirmer par la suite.
L'ambiance retombe sur le medley “Under the Sun / Every Day Comes and Goes”, peut-être parce que les morceaux sont plus lents, peut-être parce que qu'Ozzy continue à pousser ses “coucou” de merde toutes les 3 minutes... ”Snowblind” est l'occasion pour Oz d'inaugurer un second gimmick un peu pénible (mais moins que le running gag du coucou) à savoir vouloir forcer le public à taper dans les mains en mimant le geste puis en haranguant la foule régulièrement de “Let me see your fucking hands”. Pendant ce temps, les musiciens impassibles continuent à balancer un son Heavy monstrueux. Tony et Geezer sont en phase. Quand il se contente de chanter, Ozzy est également très bon avec cette voix d'outre-tombe, presque chevrotante. C'est çà qui est le plus agaçant avec son jeu de scène, çà ne sert à rien, çà n'apporte rien. Il a pas besoin d'en faire des tonnes, il a pas besoin d'en rajouter. C'est le groupe qui fait l'ambiance, c'est les voix superposées des instruments et d'Ozzy qui envoie du bois et enchantent le public. J'en veux pour exemple le final de “Snowblind “ magnifique. Il tirerait des larmes de bonheur à une bûche.
“I can't fucking hear you” “I still can't hear you”... le public ne manifeste pas assez son enthousiasme et Ozzy le lui fait comprendre avant d'entonner le premier morceau de l'album 13, “Age of reason”.
Puis vient “Black Sabbath”, la pluie commence à tomber, un clocher sonne au loin, l'orage gronde et la guitare de Tony balance ce putain de riff boueux discrètement soutenu par Clufetos. Le tempo se ralentit, la basse prend le dessus et Ozzy commence à chanter “What is this that stands before me? / Figure in black which points at me”... la musique pèse des tonnes. Ce morceau est la base du son du groupe et sa version live est magique. La distribution du son est parfaite, chaque musicien est au top. Un petit rire sardonique de Ozzy pour ponctuer une strophe avant le célèbre “oh no please God help me” qui annonce encore une morceau de bravoure des musiciens, Tony en tête.
Les morceaux se suivent dans une salle enfin complètement éveillée et répondant bien aux sollicitations du frontman.
Niveau setlist, le groupe privilégie les 4 premiers albums et le dernier. Les périodes sans Ozzy sont totalement ignorées. Bon, on sait qu'Ozzy et Dio n'étaient pas super copains, mais çà n'a pas empêché le deuxième plus grand chanteur du SAB de reprendre certains titres de la période Ozzy dans le “Live Evil”. Je me suis pris à rêver à Ozzy lui rendant la politesse par un “Die Young”, un “Falling of the Edge of the world” ou un “Heaven and Hell”, mais manifestement le climat n'était pas à la réconciliation ni à l'hommage post Mortem (RIP Dio).
Par contre on se serait bien passés du solo de batterie de presque 8 minutes. Alors certes, Clufetos maîtrise son instrument et c'est super impressionnant de le voir jouer, mais le concert sert à çà. On n'a pas besoin d'un solo de batterie. Et encore moins d'un solo de 8 minutes.
A part çà, le show est bon hormis les apartés d'Ozzy qui prend un malin plaisir à coucouter de plus en plus souvent et à faire genre il cherche le débile qui fait coucou dans tous les coins de la scène... Une fois de plus, je comprends toujours pas la blague. Mais çà doit être une private joke avec ses fans car je l'ai aussi vu faire sur des concerts solo.
Le set se termine sur un “Children Of The Grave” épique. Toute la salle saute en choeur à l'invitation d'un Ozzy. En rappel “Paranoid” puis “Zeitgeist” clôturent en beauté un concert assez inégal mais globalement sympa.
setlist BLACK SABBATH :
1.War Pigs
2.Into the Void
3.Under the Sun/Every Day Comes and Goes
4.Snowblind
5.Age of Reason
6.Black Sabbath
7.Behind the Wall of Sleep
8.N.I.B
9.Solo basse / End of the Beginning
10.Fairies Wear Boots
11.Rat Salad
12.Solo Drums
13.Iron Man
14.God Is Dead?
15.Dirty Woman
16.Children of the Grave
Rappels :
17.Paranoid
18.Zeitgeist
Ajouté : Dimanche 07 Décembre 2014 Live Reporteur : Rivax Score : Lien en relation: http://www.blacksabbath.com Hits: 11583
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