Quatrième album de CLAWFINGER, A Whole Lot Of Nothing est souvent considéré comme l’album du début de la fin de ce groupe. Peut-être parce qu’il marque un pas dans l’histoire du groupe ? Je ne sais pas. En tous cas, ce n’est pas mon avis et je vous propose de faire un tour de ce bon disque.
Pour ceux qui penseraient donc que le groupe a pris de l’âge et qu’il s’est ramolli, écoutez donc le premier morceau, « Two Steps Away ». Il remettra les pendules à l’heure. Une rythmique toujours aussi présente, des samples qui titillent et agressent les oreilles et une voix toujours autant emplie de panache. Et puis un tempo très acceptable pour ce groupe habituellement plus lent. Bref, il donne le ton et a la gouache qu’il faut pour prouver que CLAWFINGER n’est pas encore mort, loin de là.
Bien sûr, certains morceaux vont par la suite étonner les puristes ou les faire fuir. « Out To Get Me » n’est pas dans la veine de ce qu’on a l’habitude d’entendre du groupe suédois. Peut-être un peu trop lissé, un peu trop gai aussi. Parce que ce qui caractérise avant tout cet album c’est ce changement dans l’ambiance générale, beaucoup moins sombre, moins triste. Zak n’a pas perdu de son entrain ni de sa hargne, mais il a pris de la bouteille, c’est sûr. Il n’exprime plus les choses de la même manière. Et qui pourrait le blâmer de ne pas se voiler la face à croire qu’il a encore vingt ans ?
Cet album est donc loin de signer la mort du groupe, mais bien le renouveau, le nouveau souffle. Des titres comme « Simon Says » feront l’effet d’un truc bizarre posé au milieu du disque, comme l’avait fait en son temps « I Guess I’ll Never Know » sur leur album éponyme. Mais c’est un titre que l’on prendra mine de rien plaisir à réécouter. Et puis que dire de l’excellent « I Close My Eyes » ? Qu’il est excellent ? Oui, mais qu’il rattache cet album, tout de même, au reste de la carrière du quatuor en remettant une couche lourde et sombre à A Whole Lot Of Nothing.
Peut-être n’est-ce pas l’album à choisir pour commencer à découvrir la carrière de CLAWFINGER, mais ce quatrième album est loin d’être à jeter. Il est une des pierres de fondation de ce grand groupe, sans laquelle il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.