Groupes Présents au concert : BLACKRAIN (France), EUROPE (Tête d’affiche, Suède)
Date du Concert : mercredi 20 janvier 2010
Lieu du Concert : La Cigale (Paris, France)

Pour avoir jeté un œil sur le site de La Cigale, je savais d’avance que le concert de ce soir était complet. Ce que je ne savais pas, c’est que les organisateurs et gérants de la salle allaient devoir enlever tous les sièges pour pouvoir faire entrer tous les fans ! Une foule véritablement impressionnante se tasse donc dans une Cigale pleine comme un œuf, et c’est tant mieux. C’est le signe que EUROPE a bien réussi son come-back de 2003 !
Mais nous reviendrons au cas EUROPE plus tard.

Car comme indiqué sur les billets, la première partie est assurée ce soir par les frenchies de BLACKRAIN, fort du succès publique et critique de leur second album, Licence To Thrill.
Il faut admettre que le quatuor ce soir aura livré la prestation que l’on attendait d’eux. Gentiment frondeurs, provocateurs, Sleaze jusqu’au bout des ongles, ils ont égrené leur répertoire avec une aisance farouche. Les hymnes Rock N’Roll ne manquaient pas, de l’ouverture fracassante « N.A.S.T.Y » qui a vite mis le public dans le bain (crade bien sur !), en passant par les politiquement incorrects « True Girls Are Sixteen », « Rock Your City », j’en passe et des meilleures.
Le groupe nous a même offert la primeur d’un titre à venir sur leur prochain album (qui selon Heinrich va bientôt sortir, mais pas de date officielle pour l’instant…), l’excellent « Burn’n’Die », et à la fin de leur set, une grande majorité du public fut acquis à leur cause Glam N’Crad.
Le concert fut plein d’énergie, malgré un son plus que mauvais parfois (le groupe n’a été parachuté sur cette date que la veille), trop aigu et trop fort. Visiblement impressionnés de se retrouver là, les quatre musiciens ont parfois fait preuve d’approximation dans la mise en place, avec un batteur pas toujours en rythme, et un Swan qui avait parfois bien du mal à rester dans le ton lorsqu’il passait en voix de tête.
Mais ce ne sont que des critiques mineures, et leur prestation, sinon parfaite, ce qui est impossible, voire sans intérêt, fut dégoulinante de fun, rappelant même parfois les défunts TEARS, qui eux aussi s’y connaissaient en Sleaze torride.

Setlist BLACKRAIN :

Mais ne nous y trompons pas, et au vu de la moyenne d’âge du public (de la gamine de 15/16 ans, à la femme mûre de 60 et des poussières), tout le monde ou presque s’était déplacé pour accueillir en fanfare le retour des suédois d’EUROPE dans notre (moche) capitale.
Un rapide coup d’œil alentours me permet de remarquer des scènes cocasses, du fan qui communique à sa belle à quelle place se situe telle chanson sur la set-list (pour info, il fait le signe 16 au moins dix fois, histoire de dire que « Rock The Night », c’est pas pour tout de suite), à la jeune groupie qui demande à sa copine si son T-shirt flambant neuf de Last Look At Eden ne la boudine pas trop…
Et c’est justement pour défendre cet album que le quintette est en France ce soir, et histoire de bien le prouver, ils débutent le concert sur les chapeaux de roues avec le titre éponyme qui déboîte un max.
Comme d’hab, Joey exhibe son sourire 100% freedent, et M.LEVEN est intenable, tandis que John NORUM est un peu en retrait, sur la gauche de la scène. Ce qui ne l’empêche en aucun cas de faire rugir sa guitare avec tout le brio qu’on lui connaît.
« Love Is Not The Enemy » suit rapidement, pas le temps de reprendre son souffle. Les gimmicks sont là, M .TEMPEST fait virevolter son pied de micro à la Coverdale/Lee Roth, le tout en regardant bien si le public est conscient de toute la dextérité que nécessite ce tour de force.

Au bout du troisième morceau, on attaque déjà les hits, et c’est un « Superstitious » enflammé qui embrase le public. Le groupe dérive joyeusement au moment du pont vers une digression sur « No Woman No Cry » qui enthousiasme le public.
Pas de doutes, nous avons affaire là à des pros, qui savent manier une foule comme personne.
« Gonna Get Ready » assure la promo du petit dernier sans temps mort, avant un petit break ou Joey s’essaie au français, avec un peu de mal, mais beaucoup de volonté.
Il nous annonce derechef que le groupe va calmer le jeu, et la, j’ai peur du « Carrie » balancé pour hypnotiser les minettes présentes…
Que nenni, il ne s’agissait que d’une blague, et le quintette enchaîne sur un apocalyptique « Scream Of Anger », exhumé de l’énorme Wings Of Tomorrow…
Et là, j’avoue, après avoir pris mon 75 coup de sein gauche par une fan déchaînée, j’ai un peu pris peur, pour finalement me décider à reculer un tantinet.
C’est à ce moment là que « No Stone Unturned » du dernier album résonne, et vu du fond de la salle, je constate encore plus clairement qu’EUROPE est vraiment une bête de scène, malgré une réputation de minets qu’ils traînent depuis les années 80, et ce foutu The Final Countdown.
Non, il faut l’avouer, ils assurent grave, Joey a vraiment une des plus belles voix du Hard-Rock, et le jeu tout en feeling de John NORUM est sans pareil.
Des débuts influencés par DEEP PURPLE, EUROPE à lentement dérivé vers une musique plus bluesy, un peu ZEP sur les bords, voire au milieu, et leur retour, entériné par 3 albums quasiment parfaits est plus que justifié par ce concert dément, à l’image de la performance offerte en juin dernier au HELLFEST.
« Prisonners In Paradise » et « Open Your Heart » ravivent le passé de la plus belle manière, mais le solo de clavier de Mic fait un peu retomber l’attention. Les 70’s sont mortes les gars, et les soli à la Jon LORD, ça gave tout le monde !!!
Ca déroule, ça déroule même grave, jusqu’aux hits finaux, « Cherokee », le fameux « Rock The Night » tant attendu par une demoiselle du premier rang (la 16ème on t’avait dit ! Quoique finalement non, jetez un coup d’œil à la set-list pour comprendre…), et bien évidemment l’inévitable (quoique…) « The Final Countdown » en guise de final, qu’ils traîneront comme un boulet jusqu’à la fin de leur carrière, mais qui à le mérite de transformer une audience fatiguée en horde de déments prêts à tout casser…
Après cette tornade surréaliste qui a confirmé (mais qui en doutait encore ?) qu’EUROPE est un live band de la trempe des plus grandes figues du Rock, John LEVEN, Mic et Ian sont revenus dans le public, histoire de poser pour quelques photos et de signer pléthore d’autographes.
Quand à savoir où étaient partis John NORUM et Joey TEMPEST…Les gars, un concert c’est jusqu’au bout, pas la peine de jouer les stars et d’aller se cacher…

Setlist EUROPE :