HACRIDE (FRA) - Adrien Grousset (Juin-2005)
Nouveaux poulains de Listenable Records, les français d’Hacride viennent de sortir un premier album original et particulièrement prometteur, qui n’a pas manqué d’attirer notre attention. A cette occasion, Metal-Impact a tenu à s’entretenir avec le guitariste Adrien Grousset…
Line-up : Sam (chant), Adrien (guitare), Benoît (basse), Olivier (batterie)
Discographie : Cyanide Echoes (Demo - 2003), Deviant Current Signal (Album - 2005)
Metal-Impact. Peux-tu nous résumer rapidement l’histoire du groupe et en présenter le line-up ?
Adrien Grousset. Hacride est né en 2001. A la base le groupe était formé de Ben (basse), Olivier (batterie) et de moi. On s’est enterrés à peu près pendant un an pour mettre en place des morceaux que j’avais composés au préalable et Sam (chant) nous a rejoints début 2002.
Son arrivée nous a permis d’enregistrer notre première démo « Cyanide Echoes » qui a été bien accueillie par la presse spécialisée, mais celle-ci nous a surtout permis de faire des premières parties importantes comme celle de Gojira, Carcariass ou encore Loudblast.
Apres cette série de concerts, nous sommes rentrés en studio avec Franck Hueso pour enregistrer notre premier album « Deviant Current Signal », qui nous a permis de signer chez Listenable Records cette année.
MI. Que signifie votre nom ?
Adrien. Hacride vient de l’anglais « acrid » qui signifie âcre en français, cela nous représente assez bien il me semble, la définition parle d’un sentiment âcre comme d’une émotion forte et dérangeante.
MI. Comment définirais tu la musique d’Hacride ?
Adrien. Ouverte, sincère, honnête avec une bonne dose de rage [Rires].
En fait nous ne voulons pas étiqueter notre musique, la définir serait la fermer, nous voulons faire en sorte que notre musique reste la plus libre possible, et y intégrer des éléments nouveaux continuellement. Pour répondre à ta question, nous faisons de la musique tout simplement !
MI. Quels échos as-tu reçu depuis la sortie de votre premier album « Deviant Current Signal » ?
Adrien. Les critiques sont bonnes, nous sommes assez bien accueillis dans le milieu, on va attendre un petit peu avant de se prononcer mais pour l’instant tout se passe pour le mieux.
On touche du bois [Rires].
MI. Quels sont les thèmes abordés dans l’album ?
Adrien. Ce sont en général des thèmes assez “universels”, des moments de la vie quotidienne qui sont imagés par des métaphores, nous n’avons pas véritablement de message en tout cas ils ne sont pas moralisateurs! Le morceau “This place” traite par exemple de la place de l’Homme : quel est son rôle et surtout existe-t-il ?
En fait les paroles sont aussi ouvertes que la musique, c’est important pour Sam d’essayer de calquer littérairement ce que peut exprimer la musique, pour que les paroles véhiculent les mêmes émotions.
MI. Peux tu nous en dire plus sur l’artwork et sa signification ?
Adrien. Ah, ça c’est une question qui revient fréquemment, je ne crois qu’il faille rechercher de concept permanent même si il existe une cohésion entre l’artwork et notre définition d’Hacride.
Nous sommes tous amateurs d’art, l’esthétisme est pour nous très important, il fallait imager notre musique par une ambiance, une atmosphère, un mélange de futurisme, de chaos et d’espoir. Je crois que Erik Larkens a réussi parfaitement à retranscrire cela.
MI. Pourquoi avoir choisi d’enregistrer avec votre ingé son live ?
Adrien. Parce qu’il nous connaît parfaitement, il nous a suivit depuis nos début donc il connaissait la musique et les membres du groupe. De plus, Franck est d’abord un ami, donc nous savions que l’expérience de studio se passerait bien avec lui.
Et puis il faut dire que nous avons en général un gros son « live », donc nous avions aussi envie d’avoir le même genre de son sur support audio.
MI. Les deux derniers titres sont présentés dans leur version démo. Pourquoi ne pas les avoir réenregistrés ?
Adrien. Les deux morceaux présents a la fin sont un « plus », nous voulions les placer pour marquer notre évolution, ce sont de bons morceaux et l’enregistrement est bon aussi, même s’il n’est pas de la même qualité que le reste du CD. C’est juste un petit plus pour ceux qui achèteront l’album.
MI. D’où vous est venue l’idée originale d’incorporer du saxophone sur « Protect » ?
Adrien. En fait, j’étais avec Matthieu Metzger pour la préparation des samples et la grille de « Protect » lui a beaucoup plu, il a pris son saxo et a improvisé plusieurs fois avant d’arriver au résultat que tu connais. Ce genre d’initiative nous plaît beaucoup, l’expérimentation est une de nos priorités.
MI. Ce premier album regorge d’influences diverses et variées, quels styles et musiciens hors Metal vous ont influencé dans la composition ?
Adrien. Il en existe tellement…Nous avons tous des goûts différents, Olive est plus jazz et il est très influencé par Steve Coleman, Ben est pas mal branché rock et pop (par ex : Porcupine Tree ou U2), Sam écoute aussi bien de l’electro que du rap, moi je reste très influencé par la musique du monde, des formations comme Ekova ou encore du flamenco avec Paco de Lucia par exemple.
Les influences sont diverses, et je pense que c’est ce qui nous permet de ne jamais tourner en rond, il y a toujours du sang neuf [Rires] ! ! !
MI. Comment en êtes vous venus à signer sur le label Listenable Records ?
Adrien. Par démarche tout simplement, en fait nous avons produit « Deviant Current signal » seuls avec Franck Hueso, et nous avons envoyé le produit à divers labels et Listenable en faisait évidement parti. Laurent de Listenable Records a apprécié ce qu’on lui proposait et il a décidé de nous signer.
C’est une très grande chance pour nous de pouvoir être signés sur un label aussi méritant.
MI. Peux-tu nous en dire davantage sur l’association Klonosphere ?
Adrien. C’est un regroupement musical et surtout amical, c’est un collectif d’entraide. Il regroupe Klone, Anthurus d’Archer, Scarr, Trepalium GTI et nous.
Ce regroupement nous permet a tous de nous tirer vers le haut, de plus c’est bien plus facile d’avancer dans le milieu avec l’aide des autres formations, et c’est a ça que sert notre collectif !
MI. De quels groupes de la scène française vous sentez vous les plus proches ?
Adrien. Je ne sais pas, peut être les membres de Klonosphere justement, non pas par notre musique mais par cette envie de proposer quelque chose de nouveau, il existe en France d’excellents groupes mais ce qui est encore mieux c’est que chacun évolue dans un style musical différent.
MI. Avez-vous déjà eu l’occasion de défendre ces nouveaux titres sur scène ? Si oui quelle a été l’accueil du public ?
Adrien. Oui, juste avant la sortie de l’album ; l’accueil a été très bon mais j’attends de voir ce qui se passera lors de notre prochaine tournée. On est vraiment impatients à l’idée de partir en tournée, nous devrions commencer dès septembre et ceci jusqu'à janvier, tout sera certainement reconduit par la suite.
MI. Quels ont été tes coups de cœur musicaux ces derniers temps ?
Adrien. Anorexia Nervosa avec leur « Redemption process », « High blood pressure » de Klone, « Alien » de Strapping young lad, le dernier Porcupine Tree et l’album de GTI, No compromise et Happy face.
Mais j’en oublie forcement, il y a eu de très bons albums en ce début d’année ! ! !
MI. Quelle est ta formation musicale ? Et si tu veux nous parler de ton instrument, c'est le moment...
Adrien. Je pratique depuis environ 10 années, j’ai été formé à l’école de musique « Cap Rock » de Poitiers où les formations sont reconnues pour être de qualité. C’est d’ailleurs via cette école que mon professeur Daniel Goujon m’a formé à l’enseignement musical.
Pour ce qui est de l’instrument, je joue sur une guitare Clain, un luthier de l’île de la Réunion, c’est un très bon instrument, très polyvalent qui pourrait se situer entre la PRS et la Fender, allez donc visiter son site, ça vaut le coup d’œil !!! (www.clainguitare.com)
MI. Quelle sont la question à laquelle tu en as marre de répondre et celle à laquelle tu aimerais répondre ? (Avec les réponses s’il te plaît)
Adrien. Je crois que c’est l’historique de la formation, non pas que se soit une question inutile mais tout le monde veut savoir donc sur 30 interviews il y a 30 historiques, à la fin tu as envie de changer l’histoire [Rires].
Et pour l’autre question je ne sais pas, ton interview était riche et complète, peut être une question qui se baserait sur nos influences autres que musicales, car il n’y a pas que la musique qui forme notre personnalité, l’art en général que se soit une sculpture, une peinture, un film, du théâtre et j’en passe, tout ceci est très implorant pour qu’une création prenne vie, la musique ne se suffit pas d’elle même, tout comme le milieu Metal ne doit pas être autonome et fermé ! Tout doit être en connexion, par l’échange et par l’ouverture de chacun à ce qui se passe à coté de soi. Enfin je crois. [Rires]
MI. Je te laisse tribune libre pour conclure…
Adrien. Merci pour l’intérêt que vous nous portez, je vous donne rendez vous en septembre lors de notre tournée !! Encore merci pour ces lignes qui nous concernent.
Ajouté : Mardi 21 Juin 2005 Intervieweur : Cilou Lien en relation: Hacride Website Hits: 40548
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