Je n'ai jamais adepte de ce qu'on appelle les chansons à texte engagées or c'est un fait, il n'est pas possible pour un Français qui écoute du LOFOFORA, du NO ONE IS INNOCENT ou encore du MASS HYSTERIA, qui nous intéresse plus particulièrement ici, de faire abstraction des textes. Ce qui reste malgré tout nettement plus facile à l'écoute d'un RAGE AGAINST THE MACHINE par exemple (un titre comme « Echec » se rapproche d’ailleurs beaucoup du style de RATM). Tout cela pour dire que je n'ai suivi la carrière de l'Hystérie collective que d'un œil distant, pour ne pas dire désintéressé, même si les avoir vus se produire sur scène à Montréal en 1998 fut un grand moment.
Dès la première écoute, une évidence s'impose : la parenthèse des dérives Pop Rock, ouverte par De Cercle en Cercle, accentuée avec Mass Hysteria, qui nous faisait craindre le pire (un « Va y avoir du sport » à la SILMARILS ?), est fermée avec Une Somme de Détails. On pourrait dire que ce dernier album renoue avec l'énergie de Contraddiction ou du Bien-être et la Paix : celle-ci y est moins brute mais elle gagne indiscutablement en maturité. Une Somme de détails est un mariage conséquent et nerveux entre guitares aiguisées comme des silex et samples Electro, voire Indus (« Des Nouvelles du Ciel », « Killing The Hype »). Chaque titre est particulièrement bien travaillé avec un groove irrésistible, tant et si bien que l’on peut qualifier sans peine la musique de MASS HYSTERIA de dansante : sur le break de « Babylone »ou encore sur « Une Somme de Détails », qui condense à lui seul l’ensemble des qualités du combo, la fosse ne pourra que s’animer fiévreusement. L’énergie qui transporte et fait transpirer cet album se mue parfois en agressivité pure : ainsi, « Une Somme de Détails » est déchiré par des hurlements de rage auxquels nous avait plus habitués un Black misanthropique ; et que dire de l’étonnant « Une Joie Kamikaze », quasi slayerien ? Enfin, le chant de Mouss est parfaitement maîtrisé et la production, tout simplement épatante. Pour conclure, on saluera la démarche du groupe, ayant quitté Wagram car en désaccord avec l’évolution de style prodiguée par le label. Comme les gars de MASS HYSTERIA l’affirment sur un morceau de cet album : « nous sommes bien comme nous sommes, » Et vous avez bien raison !