Mettons les choses au point tout de suite : si THRESHOLD doit incontestablement être rangée dans la catégorie des groupes progressifs, il n’y a pas de complexité outrancière, de prouesse technique, d’emprunts au Jazz ; ici ce sont les mélodies qui s’enchaînent pour tisser un canevas plutôt singulier mais toujours harmonieux.
En 15 ans de carrière les zengliches se sont bâti une bien belle réputation même s’ils ne peuvent prétendre occuper le devant de la scène. Quoi qu’il en soit les amateurs de Metal mélodique savent que THRESHOLD est synonyme de qualité. Après une tripoté d’albums et plus encore de morceaux valant vraiment le détour, on pouvait certes s’attendre au meilleur avec ce nouvel opus. Et bien le groupe fait encore mieux : il innove.
Certes on retrouve la base musicale chère au groupe : beaucoup de mélodies ainsi que des structures très travaillées avec de nombreux breaks, mais on trouve également des passages de chant Death (!) assuré par Dan Swanö : dès le premier titre, « Slipstream » des rugissements gutturaux répondent à des riffs franchement mordants. On retrouve de telles incartades notamment sur « Elusive ». Mais que l’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas d’une pathétique tentative de s’attirer les grâces du public extrême, car le propos reste résolument progressif et mélodique. Il s’agit plutôt d’une volonté d’ouverture, d’une tentative – réussie – d’oser des choses nouvelles.
Dead Reckoning est un album qui, de l’écriture à la production, est très soigné. Il est bien difficile de lui trouver des défauts ou une quelconque baisse de régime. Au contraire, on dénombre quelques perles qui ne manquent pas d’envahir nos esgourdes dès la première écoute : « Slipstream », le magnifique « Hollow » avec un pré-chorus et un chorus à tomber par terre, ou « One Degree Down » et son incroyable richesses d’ambiances.