Devant la kyrielle de sorties musicales mensuelles (un simple coup d’œil au nombre de chroniques abattues par le staff de Metal-Impact depuis janvier suffit), il devient très aléatoire de réussir une bonne chronique. Quels critères doit on prendre en compte en priorité ? L’originalité ? L’efficacité ? La technique instrumentale ? L’aspect commercial ou anti commercial ? Doit on pour les groupes majeurs prendre en considération l’ensemble de leur carrière, ou rester objectif et ne considérer que l’album en cause ? Et pour les nouveaux venus, doit on être indulgent face à leur non expérience, ou bien plus sévères considérant le fait qu’ils ont pu apprendre des erreurs déjà commises ?
Aujourd’hui, le débat se porte sur le deuxième album de SINCE THE FLOOD, figure du Hard-core US naissant, et arrière petits enfants de Ian McKaye ou Jello BIAFRA. Ou plutôt Roger MIRET serais je tenté de dire. Leur Hard-core est plutôt dans la mouvance revendicatrice, avec une musique puissante, un son énorme, une rythmique imparable et un phrasé hurlé de rigueur. Les compos sont solides, bien rodées en studio, et devraient sans aucun mal mettre le public des festivals à genoux. On pourrait les rapprocher d’un BORN FROM PAIN par exemple, unis dans le même désir de faire plier l’auditeur à grands coups de boutoir, et en proposant des albums sans répit et sans échappatoire.
Alors, que dire de No Compromise ? C’est efficace, entraînant parfois, survitaminé, la production est plus que bonne et les musiciens capables. Dois je pour autant leur donner les félicitations du jury ?
Je resterai mitigé. En effet, c’est un bon album de Hard-core US selon les standards actuels, mais malheureusement, pour un critique de mon age, il est impossible de faire abstraction des références de l’époque bénie des DEAD KENNEDYS, AGNOSTIC FRONT, FUGAZI, ou encore NOMEANSNO. Même la seconde vague des NO USE FOR A NAME, YOUTH OF TODAY, GORILLA BISCUITS semblait plus inspirée.
Aujourd’hui, le Hard-core s’est noyé dans une mélasse Metal qui ressemble plus à un cloaque d’agressivité, qu’à une matrice où les jeunes musiciens peuvent régénérer leur inspiration pour mieux la répandre.
Alors, on donne la moyenne. Mais tout juste, et plus pour stimuler que pour remercier.
Mais de grâce, aérez vos compositions, vous gagnerez en concision et en efficacité. Qu’a-t-on retenu de PANTERA ? « This Love », « Cemetery Gates », « 5 Minutes Alone ». Pas « Suicide Note Part II ».
Méditez cela.