Deux ans après la sortie du second album Chapitre 2: Révérence, les parisiens de L’ESPRIT DU CLAN reviennent gonflés à bloc pour ce qui est leur troisième production, Chapitre 3: Corpus Delicti, sorti chez Enrage Production. Formé il y a de cela plus de dix ans du côté de la Seine Saint Denis, les franciliens n’en sont pourtant qu’à leur troisième production, le tout s’expliquant par une profusion d’apparitions sur compiles, et surtout une rage et une énergie que l’on ne retrouve que sur scène. Groupe de Metal Hardcore par excellence, EDC a assis sa réputation sur ses prestations scéniques et ses propos toujours engagés. L’esprit Thrash est très présent le long de ces quarante minutes. La production assurée par Stéphane Buriez (guitariste LOUDBLAST, BLACK BOMB A, PARABELLUM, BLOCKHEADS) plus léchée qu’auparavant y est sûrement pour quelque chose. Il en découle une meilleure assurance technique de la part des musiciens, conférant ainsi à l’opus un caractère d’album plus mature et plus abouti. Stéphane Buriez a fait des miracles au niveau du son des guitares.
L’album démarre sur les chapeaux de roues, avec une intro Speed Thrash, «Mesdames et Messieurs». Le chant éraillé et core des deux frontmen assurent le spectacle. Les paroles sont plus universelles, et moins engagées dans le microcosme du Hardcore et ses sempiternels thèmes (honneur, respect, intégrité, et la puissance du mental). En revanche, les injustices sociales ou le racisme quotidien sont toujours leur thème de prédilection, toujours provocateurs et sans tabou. Des titres comme «Dans Cette fournaise» ou «Ailleurs» font la part belle au Metal avec un final en solo pour le titre précité. Les ambiances sont comme dans le précédent opus sombres et parfois contemplatives, comme dans le titre mélodique «Sextuor».
Dans un autre temps, L’ESPRIT DU CLAN a recours à des aides extérieures comme l’apparition de Big Red du groupe de Ragga RAGGASONIC sur le titre «Un Message de Paix», l’apport de Big Red accorde une touche Hip Hop au titre qui pourtant reste très brutal. Il en va de même pour le titre «Le Calme et Le Silence» évolue dans le même registre de morceau Thrash violent où les touches core ne se ressentent que de façon parcimonieuses. A un autre niveau le titre «J’ai Pas Les Mots» fait un peu tâche par rapport au reste de l’album, avec des paroles peut-être plus intimes mais au message trop personnel et n’ayant pas la même portée symbolique que le reste. C’est un peu le slow de l’été façon EDC.
Ce nouveau chapitre devrait asseoir d’une position plus ferme la position de l’ EDC comme un poids lourd dans le paysage Metal et Hardcore français. Autogérés par leur association La Casta, le sextuor n’a pas peur d’évoquer les divers troubles sociaux quels qu’il soit, dans un nouveau monde sarkozyste où les libertés pourraient être mises à mal, des groupes comme EDC portent le flambeau de la scène musicale contestataire et révoltée. Les anti Doc Gynéco et Johnny en somme. God bless l’ESPRIT DU CLAN…