Les Belges de SHARGATH sont déstabilisants à plus d'un titre. Première démarche originale : leur album est totalement téléchargeable, qui plus est gratuitement, sur leur site ! Autre source de perplexité : difficile dans un premier temps de labelliser le style pratiqué. Peu importe les étiquettes me direz-vous, mais le fait que l'on éprouve des difficultés à qualifier leur style est plutôt bon signe. Puis, après plusieurs écoutes, ces sonorités ont fini par m'évoquer quelque chose : je me suis alors souvenu d'un obscur live mercantile de la tournée Ozzfest cuvée 1997 et j'ai réalisé que cela faisait longtemps qu'il m'avait été donné d'écouter ce style de Metal. Pour aller vite, on retrouve donc chez SHARGATH un peu de EARTH CRISIS, de NEUROSIS, de BIOHAZARD : un Metal bien Heavy donc, sombre parfois, avec un chant vindicatif mais qui évite l'écueil des débordements Core. SHARGATH a décidé d'autoproduire ce second album et bien leur en a pris car la production est assez impressionnante, avec une mention spéciale pour le mix de la batterie. Ne me demandez même pas qu'elles sont les points faibles de ce Bowel Sounds Of A Deaf Man : j'ai renoncé à les trouver dès la première écoute. Permettez-moi au contraire de m'attarder sur d'autres aspects positifs de cette galette : SHARGATH a l'expérience de la scène et cela s'en ressent. Le groupe fait dans la concision et l'efficacité : les morceaux passent rarement la barre des quatre minutes, et l’attention de l’auditeur est toujours maintenue grâce à des ambiances variées et une utilisation judicieuse de samples. SHARGATH est en mesure de faire des compos plus élaborées, comme il le prouve avec « Dying At A Trendy Party » mais son choix est autre et il a bien compris que pour faire de la bonne musique, il n'était pas nécessaire de nous en mettre plein les yeux. On peut lire sur leur site : « SHARGATH mélange puissance, dynamique et groove. S’en dégage une musique efficace, basée sur la fusion de diverses émotions et la rencontre explosive de personnalités différentes. » Pour une fois, le descriptif n'est pas usurpé. Reste plus qu'à Sharon Osbourne de poser les yeux sur SHARGATH pour que ces derniers aient pleinement leur place dans la prochaine édition de la Ozzfest. En attendant, téléchargez cet album et faites-le connaître autour de vous.