Lorsque l’on écoute le dernier album de PARADISE LOST, on en viendrait presque à regretter la période "Pop" du groupe, non pas musicalement mais pour le cher Nick Holmes car si une personne comme Aaron (MY DYING BRIDE) parvient à prendre de la distance vis-à-vis des paroles et des concepts qu’il développe, Nick Holmes reste à l’image de ses lyrics et avec un titre comme In Requiem, tout est dit.
Avec onze albums à son actif, le groupe continue à progresser au gré de ses humeurs puisqu’il parvient à produire des morceaux qui ont tout du hit, plus faciles d’accès (« Praise Lamented Shade », « Unreachable », et leur accent à la TYPE O NEGATIVE), et d’autres qui renouent plus nettement avec l’esprit des débuts à la Draconian Times, avec des guitares plus lourdes (« Never For The Damned », « Ash & Debris », « Requiem ») et un rythme qui lorgne parfois vers le Doom (« Sedative God »). Même le chant de Nick se fait plus varié, plus profond, le chant clair n’ayant plus l’exclusivité. Dans la structure des riffs, on pense également à METALLICA mais il y a bien un fil conducteur entre toutes ces compos qui portent la marque de fabrique des Anglais : une mélancolie à toute épreuve, soutenue par des guitares plaintives, généreuses en solos, et une utilisation judicieuse des claviers pour accentuer encore un peu plus ce voile de tristesse qui vous brouille la vue. Emotion et sincérité sont probablement les deux termes qui définissent le mieux ce In Requiem. Il existe une esthétique de la mélancolie, du spleen baudelairien, et autant dire que PARADISE LOST confirme ici qu’il en est un des dignes représentants. La progression chez PARADISE LOST n’est pas synonyme de mutation ni de rupture, mais les fans n’en demandent pas tant et ils ne pourront qu’apprécier ce retour aux sources, auréolées de l’expérience acquise au cours de ces 19 années d’existence.