C’est avec une certaine amertume que j’avais écouté les dernières productions METALIUM, HAMMERFALL, MANOWAR et GRAVE DIGGER : les albums n’étaient pas mauvais (bon, d’accord, sauf pour MANOWAR) mais j’avais affaire à des formations qui commencent indéniablement à prendre du bide et je m’en étais fait une raison, considérant que c’était là le destin de tous les groupes de Heavy True. Mais outre-Rhin, tout le monde n’avait pas dit son dernier mot et il m’a fallu attendre leur huitième opus pour véritablement les découvrir : PARAGON, qui officie depuis 17 ans, nous offre un Forgotten Prophecies de qualité et surtout bourré d’énergie. L’esprit True se retrouve au niveau des refrains à plusieurs voix ; pour le reste, les guitares sont nettement plus tranchantes qu’à l’accoutumée, carrément Thrash. On est nettement plus proche ici d’un METAL CHURCH que d’un METALIUM. Par moments, si l’on prend certains riffs, on croirait même écouter du VENOM (« Hammer Of The Gods »), voire du SLAYER (« Arise »). Pour cet album, PARAGON a fait appel aux producteurs Steve Quellmalz et Arne Wachtmann, sans doute à l’origine d’un rendu plus agressif, notamment au niveau de la voix d’Andreas Babuschkin, au rendu plus sombre que sur les réalisations précédentes. Les guitares de Martin Christian, quant à elles, n’ont rien perdu de leur mordant, et le nouveau batteur, Christian Gripp (TORMENT, POWERSLAVE), assure, tout simplement. A l’écoute de ces onze compos, je dois dire que je n’ai qu’un seul regret : ne jamais les avoir vus se produire sur scène. PARAGON, c’est du Heavy Thrash, à même de mettre le feu dans la fosse. Le titre éponyme à lui seul suffit à vous faire vibrer, et pour longtemps. Même sur la Power ballade de rigueur, les Allemands ne parviennent pas à faire taire longtemps leurs guitares ni à ralentir leur rythme de croisière : « Agony » commence ainsi de manière classique, mais à la moitié de la compo, le tempo s’emballe sans prévenir. C’est sans doute l’un des seuls reproches que l’on puisse faire à Forgotten Prophecies : celui-ci manque de nuances. Mis à part ce détail, si vous voulez mon avis : MANOWAR plays, PARAGON kills. Si vous en doutez encore, écoutez la reprise d’OVERKILL « Deny The Cross », et on en reparle…