Depuis le départ d’André Matos, ANGRA mêle très habilement Heavy Metal, influences progressives (SYMPHONY X, comme ils le disent eux-mêmes) et folklore brésilien. Intéressant de voir qu’Edu Falaschi, nouveau frontman du combo brésilien, ressent le besoin de revenir aux sources … du moins c’est ce qu’il nous laisse croire.
Pour son premier effort solo, sous le nom d’ALMAH, Edu a tout composé, a joué toutes les parties de claviers, et s’est entouré de ses amis Emppu Vuorinen (guitares / définitivement sous-employé dans NIGHTWISH), Casey Grillo (batterie / KAMELOT) et Lauri Porra (nouveau bassiste de STRATOVARIUS). Mike Stone, guitariste de QUEENSRYCHE, participe également à Almah.
Agréable surprise, le super-groupe ne nous ressert pas un cocktail de ce que chacun joue dans son groupe respectif. Mieux, chacun joue ici à contre-emploi. Le premier titre, « King », en atteste : riff diabolique, Edu qui chante à la manière d’un Tim « Ripper » Owens sur les couplets, le morceau est beaucoup plus agressif de tout ce à quoi on peut s’attendre, avant de nous envoyer un super refrain. Puis vient « Take Back Your Spell », beaucoup plus proche de l’ère Matos d’ANGRA, speed et enjoué, avec un superbe solo… Mais on dirait vraiment du ANGRA version « Angel’s Cry »…
On attend alors la suite … et poum, une ballade qui plombe l’ambiance : le son de gratte évoque le Satch en personne (une impression qui perdure sur tout l’album, quand est ce que ces guitaristes vont enfin trouver leur son ?), le morceau est parfait pour conclure sur le balcon après un bon dîner aux chandelles, BON JOVI n’est pas loin… Heureusement, l’album redécolle avec « Scary Zone », tout en nuances, amené par une rythmique tribale et Heavy (force est de constater que Grillo, phénoménal, est l’un des batteurs les plus sous-estimés du circuit), et coloré par des arrangements claviers pour le moins originaux (les mauvais esprits penseront à Richard Marx … y compris sur d’autres passages de l’album). Certainement le meilleur morceau de Almah.
Notons aussi deux autres moments forts : « Children Of Lies », hypnotisant d’abord, efficace ensuite, et très Maidenien avec ses « oh-oh-oooh » repris en chœurs. D’ailleurs le père Grillo est encore une fois en grande forme, quel batteur ! Et « Golden Empire », dont certaines parties instrumentales auraient pu être jouées par NIGHTWISH (quel refrain là aussi).
Mais, il faut bien l’admettre, la suite n’a rien, mais alors RIEN à voir avec les morceaux précités : « Primitive Chaos » (ballade agréable mais très guimauve), « Break All The Worlds » (le titre le plus banal), « Box Of Illusion » (très TOTO, oui oui) et « Breathe » sont hors-sujet (« Breathe » se rapproche parfois du « Another Day » de DREAM THEATER, sans être évident mais très … gênant), sans parler de « Almah » … qui permet à l’album de définitivement s’essouffler.
Dommage, car Edu possède un sens de la mélodie indéniable, mais son Almah se révèle plutôt déséquilibré. Souhaitons que cette facette du Sieur Falaschi finisse de convaincre Kiko et Rafael de lui laisser une place encore plus importante dans ANGRA. Mais Edu seul, bien qu’entouré de superbes « guests », le résultat reste décevant.