Quatre années de silence depuis la sortie de leur dernier opus, le duo anglais MITHRAS fondé en 1998 édite avec Behind The Shadows Lie Madmess son troisième album studio. Après les Forever Advancing…Legions (2002) et World Beyond The Veil (2004), certes atypique, expérimental, technique et atmosphérique, le Death général de MITHRAS reste tout de même soporifique et la plupart du temps pesant et accablant. Pourtant, le duo ne manque pas ni de talent ni de prédispositions musicales dans leurs compositions, en témoigne les rythmes speedés, les blastbeats, les cassures rythmiques, les passages et les soli planants. Pourtant, la mayonnaise ne prend pas. Les titres sont trop oblongs, l’auditeur y perd pied rapidement et au bout de douze titres on est bien content quand l’album prend fin.
Néanmoins cela est bien dommage car cela ne partait pas trop mal avec le titre «The Journey and The Forsaken», sorte d’expérimentation atmosphérique et maléfique jouée dans le fond de l’église à côté de l’autel et sous le crucifix en attendant que les cierges s’allument comme par magie noire à la seule évocation de la Bête. Détonant et surprenant, MITHRAS toutefois ne parvient pas à nous tenir en haleine tout au long de ces quarante minutes de magma Death atmosphérique empirique. S’écartant carrément des sentiers battus, comme par exemple en composant des titres comme «Into Black Holes of Oblivion» et son intro à la MORBID ANGEL, le style en moins, ce titre reste l’un des meilleurs de l’album avec la puissante «Behind the Shadows». A la croisée d’un MORBID ANGEL et de SEPTIC FLESH, l’aura de ces deux groupes plane au dessus de MITHRAS. Loin d’être divin, on dirait presque que le duo anglais rencontre plus de réussite dans la réalisation des plages instrumentales telles que «When the Light Fades Away», «The Beacon Beckons» et «Into the Unknown» qui demeurent des morceaux ensorcelants, bien écrits et retranscrivant des atmosphères somme tout étonnantes et empruntes d’émotion, c’est ce qu’il ressort de ces instrumentaux. MITHRAS s’en sort mieux dans les phases instrumentales aux claviers que dans les morceaux organiques de Death. Nonobstant, MITHRAS s’énerve en assénant des morceaux plus brutaux comme «Thrown Upon The Waves» ou l’intro de «To Where the Sun Never Leaves» qui est ensuite suivi par un riff intéressant et plaisant à la fois.
Il en résulte ainsi un constat mitigé d’une formation qui certes possède un talent réel et indéniable et qui trace son propre chemin en s’affirmant dans un style aussi difficile que le Death Expérimental atmosphérique, cependant on ne parvient pas réellement à s’impliquer dans cette œuvre. Trop inintelligible, obscure ou non réservée aux initiés ? Une expérience à tenter qui pourra soit ravir soit faire fuir…