Un groupe de Death Metal qui mélange cela avec de la sauce Grindcore ou Brutal Death ou même Hardcore n’est pas ce qu’on fait de plus original. D’autres l’ont déjà fait. D’autres le referont. Par contre, chanter en italien sur ce style musical, c’est quelque chose de moins commun. Et ici, on sent que cela prend tout son sens. Dans un chant anglais, avec le genre de voix qu’à Antonio Susca, on entend un truc du genre (il faut imaginer la voix ultra gutturale qui provient du fin fond des intestins, là où se préparent les attaques gazeuses les plus infectes) : « wro wrro wrroo wroo wwroo wwrraa », ou quelque chose d’approchant. En italien, c’est totalement différent. Cela donne quelque chose comme ça (imaginez toujours la même voix auréolée d’une sainte odeur de couche culotte qui n’a pas été changée depuis deux jours et qui a subit un séjour prolongé dans une marre de vomi) : « wro wrri wrroo wréé wwroo wwrraa ». Y a pas à dire, les langues méditerranéenne savent mieux exprimer les choses dans les chansons.
LACERATER a aussi bien choisit les images de la pochette de cette démo. De gros vers luisants dont on imagine bien les sucs dégoulinant sur le coin de la lèvre à la première bouchée mordue goulument. Une imagerie pareille alliée à un nom tel que le leur, on sait à quoi s’attendre.
Et pourtant, malgré ces plaisanteries, LACERATER nous propose une musique vraiment intéressante. Certes, elle ne révolutionnera pas le genre, mais je ne pense pas que cela soit ce qu’ils cherchent à faire. Par contre, elle apporte sa modeste contribution en proposant des morceaux courts mais pourtant riches. Les riffs sont taillés sur mesure et pourrait très bien servir à un chevelu voulant se faire un rafraîchissement radical de la base capillaire. L’enchaînement des parties brutales et speed en blast beat et des mid tempo limite Hardcore se fait avec une facilité déconcertante. L’apothéose étant atteinte avec le morceau « W.H. 22 ».
Je décernerais tout de même une palme particulière à Riccardo Grechi, le batteur, qui est d’une précision millimétrée, rare dans ce style musical, et qui apporte beaucoup à la musique de LACERATER.
La production de cette démo n’est en rien en reste puisque le son est tout simplement bien foutu, carré et permet à la musique d’acquérir d’ores et déjà une dimension professionnelle.
En somme, une bien bonne surprise que ce Nessun Urlo Nell’Ombra.