EYEFEAR (au) - A World Full Of Grey (2007)
Label : Dockyard1 / Underclass
Sortie du Scud : 25 juin 2007
Pays : Australie
Genre : Metal Progressif
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 51 Mins
Un chroniqueur, que ce soit musical, littéraire ou autre, devrait toujours faire de l’escalade ou de la varappe. Tout simplement parce que des fois, il faut savoir s’accrocher. Le début n’est pas toujours accrocheur ou prometteur et il faut de la volonté pour aller plus loin, histoire que la chronique soit la plus complète possible. Il arrive que l’impression ne s’améliore pas pendant toute l’écoute, voire même qu’elle plonge dans des gouffres pour ne plus jamais être capable de remonter. Par contre, il arrive aussi quelque fois que la persévérance soit récompensée. Et c’est ce qu’il s’est passé pour moi en écoutant ce A World Full Of Grey.
En écoutant la première fois « Searching For Forgiveness » et « A World Full Of Grey » je me suis dit que j’allais m’ennuyer ferme pendant l’écoute, limite à vouloir me divertir en allant regarder le dernier épisode des Feux de l’Amour. Heureusement, « Changes » est arrivé. Un peu comme Zorro, mais sans le masque, le cheval, la moustache, l’épée et le faux sourd et muet qui veut nager la brasse dans les plantes vertes. Malgré une rythmique assez simple, ce morceau possède une introduction qui a su me parler. Du coup, j’étais plus attentif sur la suite et j’ai même apprécié d’écouter à nouveau les deux morceaux qui me les avaient brisé menu menu avant cela.
EYEFEAR, c’est du Metal Progressif, mais qui s’axe surtout sur une rythmique ultra carrée, quelque peu syncopée, et un chant qui navigue entre du pur Progressif et du Heavy à la IRON MAIDEN ou HELLOWEEN. Nous n’avons pas le droit à de longs solos de guitare et de clavier qui se répondent pendant la moitié du morceau. Les structures ne sont pas non plus ultra complexes, même si elles ne sont pas aussi basiques que couplet-refrain-couplet-refrain. C’est plutôt l’ambiance générale et l’intention qui font que ce groupe peut se qualifier de Metal Progressif. Une fois que l’on a compris comment le groupe fonctionne et compose, on peut à loisir apprécier son talent. Là où le groupe est le plus prenant, ce son sur des morceaux plus lents et plus mélancoliques, comme « The Eyes Tell No Lies » ou « Changes ». Ils savent aussi s’énerver un peu, comme sur « Whispers Of The Soul ». Même si parfois la voix de Danny Cecati peut sembler un brin irritante, il faut bien avouer qu’il la maîtrise comme il se doit. Seul autre reproche : une utilisation encore une fois trop linéaire de la double grosse caisse (monotonie que Zain Kimmie brise un peu sur « Haunted Memories »). Pourtant un zest de syncope et d’inventivité ne nuirait en rien aux morceaux, au contraire.
Malgré ces quelques petits défauts, il faut bien avouer que EYEFEAR nous offre un album très honnête, même s’il ne restera peut-être pas dans les annales du Progressif. Il plaira par contre sans doute à ceux qui aiment la musique maîtrisée, complexe un rien mais qui en ont marre des groupes qui passent leur temps à faire jouer les guitares et les claviers à toute berzingue pour se faire plaisir.
Ajouté : Mardi 23 Octobre 2007 Chroniqueur : Wong Li Score : Lien en relation: Eyefear Website Hits: 12959
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