DOWN (usa) - III - Over The Under (2007)
Label : Roadrunner Records / Warner Music France
Sortie du Scud : 1er octobre 2007
Pays : Etats Unis
Genre : Stoner gras
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 65 Mins
DOWN, devenu entité concrète depuis le malheureux split de PANTERA, sort des marais boueux de la Nouvelle-Orléans une nouvelle fois pour propager la bonne parole d’un rock bien gras, directe descendance des mastodontes des années 70. Sauf qu’une fois de plus, pour les chemises à fleurs et les pat d’eph, faudra repasser les gars. Au centre de ce nouveau pavé, la mort de Dimebag bien sur, et la catastrophe qui a ravagé cette belle région qui fut le berceau du blues. Donc en clair, faut pas s’attendre à de jolies contines légères, mais bien à une tuerie heavy en règle. Ce qui est forcement le cas.
On reconnaît dès les premières mesures ce son de guitare pachydermique mais clair, cette batterie frappée comme au dernier souffle, et la voix traînante mais ferme de Phil pour cimenter le tout. Plus qu’un album, c’est un plaidoyer pour un mode de vie choisi et non subi, suivre le chemin que l’on veut, quitte à s’y attarder un peu pour trouver le sens de la vie par exemple. On sait depuis longtemps qu’ANSELMO n’est pas homme à se laisser embobiner, et ses compères font partie de la même tribu, à peu de choses près.
Quand on écoute Under The Over, on ne peut cacher notre joie à l’idée que Peeper se soit fait refouler à la porte d’entrée de METALLICA. Il est sur qu’il partage bien plus de choses musicalement avec DOWN qu’avec James et sa bande.
Les quatre premiers titres défilent, lourds, presque patauds, bande son en relief pour accompagner grand’pa qui trifouille son alambic dans l’arrière cour. Sur « On March The Saints », le décor change un peu, et DOWN s’offre une bonne rasade de mélodie sur fond de guitares tranchantes comme l’acier. Phil a réussi l’osmose parfaite entre puissance et harmonie, et n’a jamais aussi bien chanté. Le pont bien gras nous rappelle qu’on est bien du coté du bayou, pas près du Cathouse à L.A. Sur « Never Try », la guitare de KEENAN se fait douce et bluesy, et on se laisse emporter à une douce rêverie de fin d’après midi, une bouteille à portée de main, mais sans en abuser. Un bridge groovy d’enfer pour se dégourdir les pattes, et on charge le pick-up pour passer une bonne soirée. « Beneath The Tides » tourne justement sur le vieux radio cassettes, et sa lancinance est le parfait écho de cette belle journée d’été ou l’on n’exige rien d’autre que ses potes et du carburant. Le fantôme de SABBATH est plus proche que jamais, plus encore quand les notes fugaces de « His Majesty The Desert » résonnent, nous rapprochant un peu du « Planet Caravan » que PANTERA avait si bien su reprendre à l’époque. La fin grondante nous entraîne vers « Pillamyd », l’épiphanie de cet album, ou l’on retrouve les penchants naturels de Peeper pour cette musique si épaisse qui vient de l’âme. Phil chante comme si sa vie en dépendait, et le son prend soudain forme autour de vous, comme un ectoplasme malin venu pour distordre la réalité ambiante. Une leçon de vie. « In The Thrill Of It All », composé par ANSELMO revient à des tics qui secouaient déjà des albums comme Far Beyond Driven, l’aspect Metal en moins. Et au final, la splendide intro du titre fleuve « Nothing In Return (Walk Away)» à des allures d’au revoir, que le reste du morceau ne nie pas. C’est le chemin du retour, déjà, et on s’apprête à saluer ses potes avant de repartir chez soi.
Mais l’avantage, c’est qu’on sait pertinemment qu’on va les revoir très bientôt, et s’ils sont aussi en forme que sur ce Under The Over, l’assurance de purs moments de bonheur est certaine.
J’aime ces mecs, parce que la sincérité primera toujours sur les promesses de richesse. La leur est cette foi dans la musique.
Vous leur en voudriez pour ça ?
Ajouté : Jeudi 01 Novembre 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Down Website Hits: 13925
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