NIGHTMARE n’est pas débonnaire et nous prouve qu’après 28 ans de carrière, il a toujours une bonne paire. Bon, il est vrai qu’il faut nuancer ces 28 ans puisque la formation a traversé un passage à vide d’une dizaine d’années tout de même et qu’il a connu de nombreux changements de line-up, mais là où d’autres auraient pu baisser les bras, les Grenoblois ont su garder la tête haute et prendre leur destinée par là où ça fait mal. Résultat : depuis leur reformation en 1999, NIGHTMARE enchaîne les albums de qualité, Cosmovision, Silent Room, The Dominion Gate et enfin ce Genetic Disorder qui nous intéresse ici. Ce dernier opus est-il plus sombre que les précédents ? Pas nécessairement ; plus Heavy ? Indéniablement. En effet, le groupe a décidé de mettre les claviers de côté pour revenir à ce qui fait l’essence même du Metal : l’aspect Power du combo s’efface ainsi derrière une sensibilité Thrash nettement plus affirmée, sans pour autant dénaturer ce qui fait l’identité même de NIGHTMARE. Et si les Français délaissent les orchestrations, le travail de composition reste solide, sans artifice : il suffit d’écouter « Nothing Left Behind », où chacun y va de sa mélodie, le tout dans une osmose, apanage des grands. Ce qui frappe sur ce Genetic Disorder, c’est aussi cette capacité à composer des morceaux qui ne sentent pas le produit formaté mais respirent la sincérité. Ainsi, malgré un passage dans les studios Fredman et les mains du producteur de renom, Frederik Nordström (IN FLAMES, ARCH ENEMY, DIMMU BORGIR), NIGHTMARE propose une musique authentique et transmet à travers elle de vrais moments d’émotion à l’auditeur. Ajouter à cela une pochette aux couleurs et au design soignés et vous obtenez un sans faute. Décidément, la scène Metal française n’a aucun complexe à avoir.