Le second opus des New-yorkais de SWORN ENEMY The Beginning of The End nous avait littéralement mis à la renverse. Du Thrashcore comme on l’apprécie à sa juste valeur et comme on n’en fait plus beaucoup de façon qualitative, surtout sans tomber dans les travers du genre et s’engoncer dans des clichés irréversibles. Un opus qui nous avait scotché et montré que ce jeune groupe talentueux n’allait pas rester en si bon chemin. Formé en 1997 et auréolé de sa propre expérience de plus de dix ans derrière lui, le combo est devenu au fil du temps un groupe respecté et admiré par ses pairs et populaire grâce à ses albums exemplaires et ses prestations scéniques valant le coup d’œil. Voici donc le dernier petit de SWORN ENEMY dans la cour des grands, Maniacal.
Co produit par Tim Lambesis (AS I LAY DYING) et par une vieille connaissance du Hardcore et de la scène Metal de New-York, Jay Z, ancien guitariste de LIFE OF AGONY, il en ressort dès les premières écoutes une nette orientation vers le Thrash. Conservant son postulat Hardcore greffé dans leurs veines, la bande de Lorenzo Antonucci (guitares) et Sal LoCoco (chants) axe ses compositions vers l’univers Thrash avec plus de soli. C’est le batteur de AS I LAY DYING qui a enregistré toutes les parties de batterie de l’album. Avide de nouvelles expérimentations, SWORN ENEMY fait évoluer son univers musical, la présence de Jay Z, guitariste émérite, n’est sans doute pas étrangère à cette nouvelle orientation et cette prise de risque. Rendant hommage à leurs racines Thrash tels que des groupes pareil à EXODUS, TESTAMENT et autres magnats de la mythique Bay Area, le quintet américain construit des morceaux moins basiques et plus travaillés comme nous le démontre cette demi heure de furie de ce Maniacal. SWORN ENEMY met tout en œuvre pour conquérir les amateurs de Thrash de tous univers. Il en découle un album témoignage de leur amour du Thrash old-school apparié à du bon vieux Hardcore et à un son résolument moderne et massif. Les premières écoutes sont pourtant quelque peu déroutantes car il vrai que l’on ne s’attendait pas à une telle direction musicale. Pourtant on aurait presque dû s’en douter tant les signes et les racines Thrash dans les précédents opus font partie du curriculum vitae de SWORN ENEMY. Dix morceaux où la fureur et la baston sont les maîtres mots. Des brûlots Thrashcore brutaux qui n’excèdent jamais les quatre minutes, on obtient dès lors des titres compacts, ravageurs qui ne s’émiettent pas au fil des écoutes prolongées. On retiendra ainsi des morceaux comme «Weather The Storm», diaboliquement furieuse et maladivement Thrashy, le morceau d’ouverture «Ignorance» laissant présager de la puissance de feu du reste à venir. Sal LoCoco s’évertuant en plus à éructer de toutes ses forces tout le long de cette demi-heure, SWORN ENEMY ne laisse pas en reste ses racines Core comme peuvent le démontrer les titres à l’image de «Time To Rage», ou «Destroyer», à l’efficacité jamais éprouvée. Straight comme on dit en anglais.
Assez différent de leurs précédents opus à cause de cette main mise du Thrash dans les arrangements, SWORN ENEMY propose un troisième album original, savamment exécuté et plaisant en de nombreux points. SWORN ENEMY ou pas, Maniacal est un très bon album de Thrashcore à découvrir, pour le plus grand plaisir de nos tympans.