Nuits Rouges. Le titre de cet album pourrait faire penser que KIEMSA est un nouveau groupe Punk qui tente de raviver la flamme telle qu’elle était présente au temps de BERURIER NOIR ou encore de BANLIEUE ROUGE. Pourtant, c’est du côté d’un Ska énervé ou d’un Punk cuivré qu’il faut se tourner quand on pense à la musique de KIEMSA sur ce premier album. Même si on notera tout de même en fin d’album une reprise arrangée des BERUS (« Salut à toi l’intermittent »).
KIEMSA, quand on écoute ce Nuits Rouges sonne un peu comme le futur des défunts KARGOLLS, en peut-être moins Hardcore dans l’ensemble. Pourtant, de l’énervement, il y en a sur cet album. Prenons le très rythmé « Le Théâtre Du Bruit » et on sent tout de suite qu’ils ont de la matière sous les médiators pour déchainer les foules lors des concerts. Seulement, leurs influences musicales ne s’arrêtent pas à cette mixture qui pourrait aussi faire penser à un SPICY BOX des débuts dans l’énergie à contre-pied qu’ils mettent en œuvre. En effet, si on écoute « JazZZ Nemesis », on se rend vite compte que le groupe possède beaucoup de cordes à son arc et qu’en plus d’être des énervés sont de bons musiciens capables d’officier dans différents styles.
Pour un premier album, on peut aussi noter la présence de Bring’s de FREEDOM FOR KING KONG qui vient prêter sa voix singulière sur le morceau « Apparence(s) ». Et qui mieux que lui peut tenir le crachoir aux côtés de Martin sur un refrain tel que « je suis bien dans ma peau, elle est juste à ma taille » ?
« Bavardes » montre un côté plus calme du groupe avec un Ska plus rangé, qui terminé par un bon gros rock qui bouge. « Pourquoi tu te bats ? » fait plus office de coup de poing dans la gueule avec une rythmique acerbe et un Martin plus énervé que jamais. Et puis on peut aussi parler du triptyque « Acida B² » qui passe sans encombre d’un Dub énergique à quelque chose de plus syncopé et Hip Hop pour finir par un déchainement qui n’est sans rappeler les intentions musicales de « Le Théâtre Du Bruit ».
Au final, Nuits Rouges c’est un album qui est peut-être plus difficile d’accès que leur deuxième, Eaux Troubles, mais qui recèle des petites merveilles d’inventivité que le groupe continue de défendre fièrement en concert. Et c’est tant mieux.