La Suisse est un petit pays. Je commence cette chronique par une Lapalissade, certes, il n’empêche que cette terre a sorti de son chapeau le plus grand joueur de tennis de tous les temps, un certain Roger FEDERER. Quid de son rock’n’roll ? On connaît bien sur les CELTIC FROST, CORONER, mais tout ceci remonte à une bonne vingtaine d’année. P.M.T va-t-il prendre la relève de ces riffs glauques sur fond de textes on ne peut plus sombres ?
Pour la musique, rien de moins sur, tant le groupe évolue dans un registre Metal-Indus-Pop de bon aloi, bien loin des préoccupations lugubres de ses glorieux ancêtres. Mais l’époque n’est plus aux cavalcades rythmiques sur fond de vocaux ténébreux, nous sommes en 2008, et l’ère est à la combinaison machines-humains. Et il faut le reconnaître, dans ce domaine, P.M.T s’en sort fort bien.
Même si parfois, on à l’impression d’avoir en face de soi une mauvaise copie de LINKIN’ PARK, la quasi intégralité du CD est de fort bon niveau, comme en témoignent les hypnotisants « «Hearth 2 » et « Ameri Can/Ameri Can’t », symbioses parfaites de l’électronique et de la pratique instrumentale.
Mais la relation avec le Thrash n’est pas si incongrue, puisque par moments le groupe flirte plus qu’un peu avec le style, à l’occasion de boulets comme « Crucifaced » et sa rythmique enlevée comme un break d’ANTHRAX, ou encore « Sataniko Mecaniko », et ses riffs épais comme un gaspacho.
Le chant offre une palette d’émotions large et variée, passant de murmures susurrés, à de belles gueulantes dans la pure tradition Néo. Le backing-band n’est pas en reste, avec une section basse-batterie efficace et soudée, et des guitares tour à tour tranchantes, louvoyantes, ou percutantes.
On pense parfois dans les moments les plus calmes à TEA PARTY, ou encore SEVENDUST, de solides références en somme.
Pour un quatrième album, et après une tripotée de premières parties fameuses (MARYLIN MANSON, SOULFLY, MACHINE HEAD, SEPULTURA, excusez du peu…), P.M.T semble prêt à jouer les trublions au premier plan de l’actualité, ce qui ne serait que justice.