HANOI ROCKS. Rien que le nom fait partie de la légende. Et traiter avec une légende, ça n’est pas facile. Autant dire que j’écris cette chronique avec des gants, et un stylo plume. LE groupe phare du Glam du début des 80’s. Autant d’hymnes à la débauche d’écrits que de ligne de coke sniffées. La mort de Razzle. Les albums solos erratiques. L’oubli. C’est déjà un miracle de retrouver ce bon vieux Mike en vie. N’allons pas en plus lui demander l’impossible, au risque de raviver des blessures dangereuses.
Oriental Beats, Self Destruction Blues, c’est du passé. Sans l’oublier, occultons le quelques instants je vous prie afin de juger ce Street Poetry avec tout le recul et l’objectivité qu’il mérite.
La décadence a vécu. Même si on la retrouve aujourd’hui chez des artistes comme Amy WINEHOUSE, ou encore Pete DOHERTY, elle sent le marketing à plein nez, la défonce sponsorisée, MTV en arrière plan pour la crédibilité commerciale.
Chez Mike, point de sensationnalisme surfait, de l’authenticité. Cette vie là, il l’a déjà vécue. Pas la peine d’y revenir. Et c’est sans doute pourquoi son dernier bébé semble si joyeux, enjoué, rock’n’roll, mais sain. On peut aligner les riffs sans renverser l’héro. Ca n’est pas pour autant moins jouissif. Au contraire.
Des pépites, vous en aurez jusqu’à plus soif sur Street Poetry. A commencer par « Hypermobile », rapide, incisif, juste histoire de replacer les choses dans leur contexte. La hargne est là, l’envie de jouer, de faire peter les décibels. « Power Of Persuasion » un peu plus loin enfonce le clou, avec ses chœurs bon enfant. « Teenage Revolution » fleure bon l’hymne que tous les lycéens à peine pubères attendaient. Sur fond de mélodie générique de série US genre « Growing Pains », Mike nous refait le coup du « School’s Out », en plus bulle de savon. « Worth Your Weight In Gold » pourrait être la parfaite définition de MONROE, avec ses cuivres discrets en appui. « This One’s For Rock’N’Roll », égrène d’ailleurs toutes les icônes que cette musique magique a pu enfanter, et cette fois si le sax se fait la part belle, chorus endiablé d’une surboum d’enfer ou la discrétion n’a pas lieu d’être. « Tootin’ Star » confirme le propos, et ressuscite le fantôme Glam avec plus de persuasion que tous les apprentis branleurs en jean slim de la planète.
Alors un bilan ? Certes, ça n’est pas négligeable, mais je suis sur que vous aurez déjà compris. Mike est en vie. Mike joue du Rock’n’Roll.
Mais n’est pas trop évident pour avoir besoin de le préciser ?