Y a-t-il un lien à voir avec l’ex joueur de football international hollandais OVERMARS et ce combo énigmatique affublé du même patronyme ? Pas vraiment, et à vrai dire, OVERMARS, groupe originaire de la région Lyonnaise évoluant dans le registre musical et pratiquant un Doom Expérimental plutôt barré et tortueux. Second opus faisant suite à Affliction, Endocrine…Vertigo paru en 2005, le nouveau petit bébé de la formation s’intitule cette fois-ci Born Again, un titre d’album en total adéquation avec les expérimentations et les péripéties endurées par le combo, suite au départ d’un membre actif et prépondérant dans la composition et l’écriture des pistes musicales.
Après des années de recherches et divers essais sonores, OVERMARS semble avoir trouvé sa voie royale. Et Born Again semble être la première de leur concrétisation sonore sur un format de plus de trente minutes. Un concept excitant et effrayant à la fois mais qui n’intimide en rien les membres du groupe lyonnais avide de nouvelles expériences et de totale liberté artistique. Born Again consiste en un seul morceau énorme de près de quarante minutes. Le procédé n’est pas nouveau, surtout pour les groupes de Doom affectionnant cette pratique mettant en avant leur goût pour le risque et le tout pour le tout. Ca passe ou ça casse.
Etrange, énigmatique, empli de basses et d’intonations vocales plus cadavériques que diverses (chant féminin et masculin), OVERMARS chérit particulièrement les tempi ultra lents, si bien que les battements par minutes du cœur seraient plus rapides que les tempi du titre phare ! Idéal pour alourdir l’ambiance d’une soirée, ces longues notes douloureuses et rédemptrices dans le même temps vous feront plonger dans toutes sortes de sentiments ambivalents. Les textures musicales complexes et maladives font de cette œuvre musicale un concept album ambitieux, crépusculaire et tentaculaire, tant les ambiances et les atmosphères retracées ne sèment pas l’auditeur en cours de route.
Froid et mystérieux, malsain même, Born Again constitue un voyage dans un autre monde extra sensoriel, parfois à la limite de la claustrophobie. Ardu d’accès, il ne sera pas facile de rentrer dans ce Doom expérimental glacial et latent, pourtant OVERMARS frappe d’un grand coup et nous met une mine en pleine lucarne. Un album bizarre et étonnant à découvrir.