Depuis une dizaine d’années, TAF écume les planches afin de distiller son Metal au plus grand nombre. Il est donc normal qu’ils sortent aujourd’hui leur premier album. Les démos ont déjà fusé, mais le véritable album, c’est maintenant et tout de suite.
Le liquide poisseux et visqueux qui dégouline sur la tête de la demoiselle sur la pochette ne semble pas de bon aloi. Enfin, ce n’est pas parce que je n’ai pas de cheveux que j’aimerai qu’on me fasse la même chose. Et je ne suis pas certain qu’elle soit aux anges. D’un autre côté, le titre de l’album est Polluted. Si elle s’était pris des fleurs dans la tronche, cela aurait été moins crédible. Même s’il n’est pas réjouissant, on notera tout de même l’effort sur l’artwork, ce qui est un bon présage.
Vient ensuite la musique. Le premier morceau, une instru, est une introduction à l’album vraiment énorme. Cela monte progressivement. On sent les guitares et la batterie qui ont envie de se lâcher, mais qui arrivent à se contenir jusqu’à l’explosion. C’est sûr, la place ne sera pas aux tullistes sur cette galette, ni à leur production. Et puis, « No Place » ouvre véritablement le bal. Comme on s’en doutait, c’est rageur, c’est puissant, avec le bon son qui va bien. Mais TAF sait aussi que sa musique est assez monolithique et qu’il faut aménager de petites pauses pour les oreilles. Aussi, ils parsèment quelques instrumentales plus calmes (« Sorrows »), le temps de reprendre son souffle, avant de continuer à donner des bourre pifs.
Pour ma part, j’ai été le plus séduit par les morceaux dont le chant n’est pas en anglais. Je ne sais pas si c’est à cause de ça que les riffs et les structures sont différentes, mais les morceaux sont beaucoup plus aérés. Ainsi « A travers le regard des loups » est vraiment un bon morceau entrainant. Son riff haché du début donne une atmosphère puissante qui, comme tous les titres de TAF, doit être un pur moment en concert. « Muero por ella » n’est pas en reste non plus de ce côté.
Bref, loin d’être déçu, je pense que le groupe peut essayer de composer des morceaux moins ressemblants et plus diversifiés, comme il le démontre parfois. Cela rendrait l’écoute plus facile quand on décide de passer l’album en revue d’une traite.