1996. Si cette année voit la notamment la disparation du président de la République François Mitterrand, cette année fut aussi celle de la sortie du très ambitieux sixième album du chanteur, batteur et multi instrumentiste suédois Dan Swanö version EDGE OF SANITY. Douze ans en arrière et même maintenant, cet album, nommé Crimson fit l’effet d’une petite bombe dans l’univers du Death Metal technique et mélodique. Mais ce qui tranchait singulièrement venait du format de l’opus : un seul morceau de plus de quarante minutes, évidemment intégralement composé par l’omnipotent Dan Swano. Adoubé par la critique eu égard au caractère accompli et à l’inspiration qui s’en dégageait, Crimson de EDGE OF SANITY détonnait de par ces passages tantôt paisibles et offensifs appuyées par des nappes de claviers délicates. Une réussite totale pour un monument du Death mélodique suédois.
2003. Le temps a fait son œuvre depuis le temps. Crimson II verra le jour sept ans plus tard, ce qui n’était pas gagné. Une éternité pour ceux appréciant les travaux de l’un des compositeurs et producteurs les plus influents dans le milieu dans ces dix dernières années. Un neuvième album de toute beauté clôturant pour toujours la parenthèse EDGE OF SANITY. Sous la bannière EDGE OF SANITY, la page est tournée et quelle plus belle façon de clore le chapitre en composant un pareil monument de Death mélodique onctueux et savoureux, que ce soit dans les parties purement Death ou dans les moments plus progressifs. Il n’y a pas à tortiller, cet homme-orchestre sait tout faire.
Si c’est le N°2, dans le fond, c’est le même type de concept album mais en rien comparable. Alors certes, on retrouve toutes les caractéristiques de EDGE OF SANITY sur cette suite : des morceaux fouillés aux structures sciemment alambiqués, riches en arrangements et en variations diverses et aux multiples ambiances proférées par l’omniprésence des claviers qui transcendent les rythmiques de fer composées par la main de velours de Swano. Efficace et assez expérimental par phase, cette sorte de Death progressif répartie cette fois ci sur neuf titres ne pourra que nous combler : des riffs incisifs et tranchants, des soli fédérateurs, des lignes vocales typées Death ou en chant clair apportant une réelle valeur ajoutée. Hypra technique, les orchestrations symphoniques grandiloquentes du suédois sont des modèles du genre. Ne cherchez pas un morceau spécifique, l’album est à appréhender dans son intégralité.
On peut en dire qu’in s’agit d’une œuvre mature, subtile tout en étant agressive et poétique. Allié à une production surpuissante rendant grâce à ce multi instrumentiste de talent, Crimson II présente tous les signes du digne successeur dans la forme de l’excellente première mouture Crimson, i.e. un très bon album créatif, risqué mais montrant tout le bien que l’on pense de Swano.