On doit vraiment se trouver dans la période durant laquelle la Norvège nous ressort tous ces groupes de Rock. Une sorte de ménage de printemps super bénéfique, de surcroît. Pour cette fois ci, ce sera le tour de SAHG, trio viking formé en 2004 et qui sortit deux ans plus tard son premier opus auto intitulé I de bon gros Heavy Rock. La seconde livraison, simplement nommée II, sonne d’emblée plus psychédélique, comme si BLACK SABBATH sortait à la fois avec PENTAGRAM et flirtait en douce avec PINK FLOYD. SAHG est de plus un projet posé pour ces trois musiciens issus de formations aussi différentes que respectées comme son leader Olav Iversen, également membre à part entière de MANNGARD, le bassiste King Ov Hell en provenance des brutes de GORGOROTH et de Thomas Tofthagen du groupe AUDREY HORNE. Un feeling fougueusement seventies prédomine le long de ces neufs compositions, allant du Heavy Rock au Metal avec des intonations Doom et des arômes psycho, le tout faisant conséquence à une grosse lave Stoner qui fait dans l’urgence, les conditions d’enregistrement Live y étant sûrement pour quelque chose.
On sent les musiciens habités par leurs morceaux possédés par les années 70, faits d’ambiances volutes, grasses, et sonnant authentiques et sincères. Le dernier titre «Monomania», du haut de ces dix minutes de folie, en est la preuve vivante. Mais avant cela, SAHG nous aura montré toute l’étendue de son talent et sa diversité musicale, comme sur la très groovy «Ascent to Decadence» ou la probante «Echoes Ring Forever». SAHG parvient également à hausser le ton comme le démontre le titre comme «Pyromancer», percutante et aux rythmes diablement enlevés. Le trio norvégien propose également des compositions plus lunaires comme le magnifique instrumentale «From Conscious Sleep», aux chœurs mirifiques et à l’atmosphère angoissante ou encore «Escape The Crimson Sun», tour de force planant et à la beauté rare.
SAHG réussit à distiller tout un panel d’ambiances et de sons rendant ce second album plus aérien que son prédécesseur. Pour ce qui est de la production, le combo nordique a eu recours aux talents de Rob Caggiano, producteur et accessoirement ancien guitariste de ANTHRAX. Il a su captiver le son SAHG et à retranscrire leur univers à travers ses sonorités limpides et liquides. Un bon album de Heavy Stoner qui démontre encore une fois que la Norvège regorge de groupes doués et créatifs. Il faudra compter sur SAHG à l’avenir.