Après une mise en garde contre le contenu déviant de cette tortilla, Asesino (plus connu sous le nom de Dino Casarez, ex-FEAR FACTORY) et sa bande de brutes déversent seize titres d'un mélange épicé de Death, Grind, Thrash (« Perro Primero » et ses accents slayériens), Punk, le tout à la sauce mexicaine, les lyrics étant exclusivement en espagnol. Les intentions de ce Cristo Satanico, véritable défouloir, ne sont pas toujours aisées à cerner, car le second degré le dispute souvent ici aux riffs et ambiances réellement malsaines, empiétant même parfois sur le Black (« Pedro Pedofilio », « Cristo Satanico » et ses allures de bande cinématographique). Les plages de Cancun semblent bien loin : Cristo Satanico nous plonge bien plutôt dans l'univers d'un Ciudad Juarez, où la violence, ritualistique, conjugale, capitaliste est le lot quotidien de chacun. Dino a su s'entourer de deux musiciens confirmés avec Tony Campos (STATIC-X) au chant et à la basse et Emilio Marquez (SADISTIC INTENT) à la batterie, et lorsque ce n'est pas l'un qui s'illustre par un solo bien senti (« Enterrado Vivo »), c'est l'autre qui joue de la grosse corde (« Batalla Final ») ou l'autre encore qui nous brise la nuque avec son jeu de jambes implacable (« Maldito »). Avec 17 titres pour 51 minutes, ASESINO a vu les choses en grand, peut-être trop, mais Cristo Satanico paraît au final plus dense que linéaire : il suffit d'écouter « Y Tu Mama Tambien » et « Matando Gûeros », reprise de BRUJERIA, qui rompent avec l'ambiance générale pour s'en rendre compte. Certes, Dino est là pour nous et se divertir, sans prise de tête, mais l'accuser d'avoir choisi la facilité ne serait pas faire justice à ce Cristo Satanico.