DOWN (usa) - Le Bataclan à Paris (24/10/12)
Groupes Présents au concert : WARBEAST (usa), DOWN (usa)
Date du Concert : dimanche 21 octobre 2012
Lieu du Concert : Le Bataclan (Paris, France)
De retour au Bataclan ce soir, pour une affiche haute en noir et blanc, et deux groupes unis sous la bannière d’une même foi, d’un même label, le Metal/héritage de tradition. Le drapeau Housecore Records va flotter haut ce soir, et être hissé par une armada de fans en délire, prêts à en découdre, dans une ambiance torride.
Ce soir, Le Bataclan prend les couleurs du sud des Etats-Unis, du Texas et de la Nouvelle Orléans plus précisément, patries d’une musique qui prend aux tripes, et qui remonte aux racines. Et personne ne s’y est trompé, car le concert est sold-out. Et ça fait plaisir !
WARBEAST entame les hostilités ce soir, et va faire bien plus que de remplir son rôle de passe-plats. Pour ceux qui n’auraient pas encore la chance de les connaître, le quintette US joue un Thrash qu’on croirait échappé des 80’s, avec une foi et une conviction qui forcent le respect.
Ils nous ont donné ce soir le meilleur d’eux même, et de leur premier effort, Krush The Enemy, et se sont à coup sur fait un maximum de nouveaux adeptes en livrant une prestation sans failles et énergique au possible.
Mais si ce son si typique d’il y a vingt ans parait si crédible, c’est surtout parce qu’on retrouve au sein du combo deux figures de cette époque, Bruce Corbitt, chanteur et ex-RIGOR MORTIS, et Scott Shelby, six cordiste ayant officié dans les rangs des extraordinaires GAMMACIDE, dont je vous ai déjà parlé dans ces colonnes.
Scott, c’est le sosie de Kerry King période Reign In Blood, mâtiné d’un brin de DESTRUCTION. C’est le guitariste Thrash par excellence, qui a le look, la dextérité, la précision, et l’attitude.
Quant à Bruce, son physique fluet et dégingandé lui donne des allures du John TARDY de la grande époque. Il a le gosier sec, le chant tranchant, geignard mais revendicatif des grands vocalistes du style.
Ajoutez à ça une section rythmique impeccable et précise, et un second gratteux tout aussi capable, et vous obtenez une mixture épicée, qui nous aura donné bien des suées.
Ca part dans tous les sens en produisant une musique contrôlée, ça joue avec le public, et ça égrène les quasi classiques instantanés sans coup férir.
Tour à tour Heavy, mid tempo ou carrément furieux, WARBEAST est une véritable bête de scène, et ce bon vieux Phil, outre les avoir signés, les rejoindra sur scène pour une accolade amicale, après les avoir longtemps écoutés à l’arrière, clope au bec, regard intense du passionné.
J’ai bien sur apprécié tous les morceaux qui m’ont ramené à la grande époque de RIGOR MORTIS ou RECIPIENTS OF DEATH, en gros, une grande partie de ma jeunesse… Ce Thrash furieux de série B qui ne s’embarrasse d’aucun principe et dont l’unique but est de vous faire exploser le crâne à grands coups de riffs assassins et de tempi rapides.
Alors, mission plus qu’accomplie pour WARBEAST qui aura bien laminé le terrain avant le passage des maîtres, et qui auront – je n’en doute à aucun moment – laissé une trace indélébile dans bien des mémoires ce soir… (9/10)
Après une courte pause sans publicité, la lumière baisse doucement, et une intro toute en Blues du bayou résonne dans l’enceinte du Bataclan.
Pas de doute, notre voyage dans le sud continue, et le meilleur guide actuel possible va se charger de nous organiser une visite des plus dépaysante.
C’est d’abord Jimmy Bower qui vient se placer derrière son kit, clope au bec, et qui nous fait le signe de la croix avec ses baguettes. Puis les autres le rejoignent, entament le show, sous les hurlements d’un public en délire total, car DOWN a choisi de commencer son set avec l’imparable « Eyes Of The South », qui sonne comme une véritable profession de foi… Nola, putain, c’était il y a combien… Dix sept ans ? Soit l’âge de pas mal de fans présents ce soir ?
Et pourtant, il sonne si actuel…
Et Phil, en maître loyal impérial, après une entrée en scène qui fut accueillie par une salve de cris perçants, donne le ton, s’agite, se tord, hurle comme un damné, susurre, gémit, mais jamais ne faiblit… Merde… Ce mec, c’est l’incarnation du Metal quand même… Il ne vieillit pas, il est toujours le même passionné qui parcourt les routes en jouant la musique qu’il aime.
Total respect.
« Witchripper » !!! A peine sorti sur l’énorme Purple EP Part I, et c’est déjà un classique, repris à pleins poumons !!! C’est juste l’hymne que CATHEDRAL ou ST VITUS n’ont jamais pu écrire !!! Du WITCHFINDER GENERAL sous acide, et c’est monstrueux !!!
Ces mecs traînent dans le métier depuis des décennies, et pourtant sur scène, ce sont de vrais branleurs !!! Phil multiplie les facéties, déforme le visage déjà bien entamé de Kirk, pendant que Pepper balance de gros riffs en jouant avec le public…
Un groupe uni qui s’amuse sur scène, c’est toujours le bonheur assuré, car il y a partage. Et c’est justement le mot qui résume ce concert ce soir, cette communion, cette osmose avec les fans qui n’a rien de galvaudée ou de factice…
On reste sur ce petit dernier avec l’imposant « Open Coffins », et un simple coup d’œil au pit de photographes suffit pour s’apercevoir que nous ne sommes que des fans nous aussi, et ça fait plaisir… Mais c’est tellement charnel, ça vous prend le cœur à pleine main, ça l’agite et ça vous le recolle dans le thorax en vous soufflant la fumée dans la gueule…
Down II ? Pas de soucis, c’est parti pour « Lysergik Funeral Procession », avant que Phil ne dédie le titre suivant, « Lifer » à son vieux compère Dimebag…
Et puis « Pillars of Eternity », « Losing All » achèvent de nous faire comprendre à quel point Nola est devenu un album essential, que notre culture nous fait tous partager… Et pourtant, qui aurait pu prédire à l’époque une telle aventure… Nous pensions tous à un side project ludique, comme Phil les aime tant, et au final, dix sept ans après, nous avons un monstre du Metal devant nous, digne héritier d’un BLACK SABBATH qui ne pourrait qu’assumer la filiation directe.
Mais merde, qu’est ce qu’il fait chaud… Le Bataclan est bourré à craquer et c’est mérité !!!
Allez, on repart sur Down II avec « Ghosts Along the Mississippi » et « New Orleans Is a Dying Whore », avant de revenir vers le séminal Nola et « Temptation's Wings »… C’est clair, c’est le concert de l’année, le slam bat son plein, le tempo est pesant, et les musiciens se donnent à fond…
Merde, j’aime ces mecs !!! Ils puent le frelaté à cent bornes, mais sont tellement crédibles et attachants, sous leurs allures de vieux routiers!!! Ca n’est plus un concert, c’est un trip ultime, une expérience sensorielle comme ont pu en vivre nos aînés dans les années 70… Avec ce son énorme, chaud, qui vous vrille les neurones en cadeau !!!
Encore un peu de promo, avec l’épique « Misfortune Teller » qui clôture le premier volume du Purple EP, et qui est ce soir… Envoûtant au possible… Il est vrai que l’ouragan Katrina a fait bien des dégâts, surtout dans la région de nos chers musiciens, et il fallait bien un morceau cathartique pour exhorter la douleur… N’en déplaisent aux détracteurs du Metal, nos musiciens ont aussi un cœur, une conscience et une sensibilité…
Mais je ne vous honorerait pas plus loin que ces lignes, car votre avis n’a aucune importance, nous sommes en famille ce soir, et rien ne viendra gâcher les retrouvailles.
« Hail The Leaf », bordel vous poussez les mecs quand même…On avait deviné depuis longtemps…Et puis tes yeux Phil, c’est quand même pas les heures passées au lavoir à faire la lessive à la main qui les ont rendu si rouges…
Et le voilà enfin ce putain d’hymne, « Stone The Crow »… Alors là, je ne peux plus rien décrire, il fallait être là ce soir, pour voir pour croire, et c’est tout…Vous n’y étiez pas ? Alors vous n’avez rien compris au Métal les gars, et je ne peux plus rien pour vous…
Pfff…
Décrire par des mots un truc pareil… Je me demande l’intérêt… Ca se ressent, ça se vit, ça ne se décrit pas… Ca se transpire, ça se hurle, comme une passion, comme une vocation, une vie tiens…
DOWN, c’est tout ça, c’est humain d’abord, profondément… Des mecs qui rendent hommage à leurs aînés, et de la plus belle des façons… Non, je suis désolé, mais si vous avez manqué ça, vous avez manqué le concert de l’année, une messe en sincérité majeure, une cérémonie de la fidélité… Rien de moins.
Pour vous dire… Moi, sobre et clean depuis quinze ans, je me serais roulé un joint en sortant… Juste pour garder le truc, prolonger le trip.
Pas bon pour ma santé ça… Mais ça fait tellement de bien à la tête… (10/10)
Ajouté : Vendredi 26 Octobre 2012 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Down website Hits: 14494
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