Tout commence par « W.A.N.T.E.D. (… Dead Or Alive !???) », un titre dans la pure tradition Thrash Metal Old School, avec des solos de guitare vraiment bien amenés et maîtrisés. Donc là, on se dit qu’on va partir pour onze titres de vieux Thrash qui fait du bien. Et là, surprise, on se retrouve avec un titre qui n’a rien, mais alors rien à voir : « Crushing The Lies ». C’est du bon Metal mais qui oscille par moment vers de l’Indus par ses notes Electro. Bon alors, quoi ? On va où là ? Pourtant, je vérifie, je ne suis pas sur une compilation des meilleures groupes teutons du moment. Cela va pourtant être ainsi pendant tout l’album. Les morceaux nous prennent à contrepied et le suivant n’est jamais celui auquel on pense. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de cet album : la diversité. Par contre, c’est aussi ce qui fera, je pense, sa faiblesse sur la longueur. Parce qu’on n’a pas beaucoup de repères. C’est une très bonne chose de diversifier son champ d’action, mais il faut savoir un peu baliser son territoire. Et si je vous dis que sur « Doomsday », le dernier titre, on a des claviers avec un son granuleux comme savait l’avoir DEEP PURPLE, je pense qu’on a fait le tour concernant les différentes possibilités de cet album.
R:I:P pourtant ne démérite pas et son ambition de naviguer dans diverses sphères est louable. Je l’encourage même. Mais il leur faudrait une base commune afin de ne pas partir dans tous les sens et donc, au final, ne pas trouver véritablement sa voie. Parmi les autres atouts du groupe, on notera la présence de Fabia Pospiech au chant qui sait varier ce dernier pour éviter toute impression de lassitude. La majeure partie de ses lignes de chant sont plutôt dans un registre Death, mais il sait atténuer ses effets pour produire une voix chantée tout en étant distordue. Sur « The Cold Place », on notera aussi la présence de Christina Müller en renfort sur le chant du refrain. Elle arrive un peu comme le fameux cheveu dans la soupe, mais sa voix est envoûtante, et on lui pardonne aisément son intrusion. Il faut aussi noter la présence de Birgit Öllbrunner dans le groupe. Elle est bassiste. Je le souligne pare qu’il est plus courant de voir des femmes au chant ou aux claviers. Sinon, il y a aussi Björn Daigger à la guitare… normal, ce projet est surtout le sien, même si R:I:P se revendique comme un authentique groupe. En tous cas, c’est un groupe à suivre, une bonne surprise, mais qui a encore des choses à régler pour un futur album.