Nous sommes à la fin des années 80. Le Thrash a produit des albums monstrueux et le Metal a encore beaucoup de choses à offrir. Seulement, il existe encore des groupes pour croire dans un Hardcore speed et burné. MUCKY PUP est de ceux-là. Par contre, là où beaucoup voient le Hardcore comme un moyen d’expression sur des problèmes sociaux et politiques, MUCKY PUP y voit surtout, avec Can’T You Take A Joke?, une manière de se fendre la gueule et de se foutre de tout le monde. D’où le titre, d’ailleurs.
Même si de rares incursions sur des points de vue pseudo politiques sortent par moment (« Mister President, your policy sucks ! » sur « Mr. President ») ou encore sur « Nazichizm », il faut bien dire que le maître mot ici est de se faire plaisir en faisant le plus de trucs "portnawak". Cela ne veut pas pour autant dire qu’on se trouve dans un grand n’importe quoi inaudible. Non, MUCKY PUP fournit quand même une bonne musique entrainante, speed, puissante et véritable. Par contre, quand ils se retournèrent sur leur passé pour regarder à nouveau cet album, leur réaction fut de dire que « tout le monde doit bien commencer ». Et pourtant, cet album est bon. On sent des influences puissantes de groupes comme D.R.I. On peut aussi penser, avec leur son de guitare notamment à des groupes comme ANTHRAX, au moment de Among The Living. Mais la comparaison avec quelque groupe de Thrash que ce soit s’arrête là.
L’entrée en matière est un puissant « Shut up! » avant d’attaquer sur « Knock Knock ». Ça promet donc. Un titre comme « M.B. (Moron Bros.) » commence de manière plutôt soft avec une basse groovy. Et on se dit que c’est dommage qu’au bout de seulement quatre morceaux les mecs aient perdus leurs couilles en chemin. Mais, finalement, on se plante. Déjà parce que le refrain de ce morceau est un des plus speed de l’album et ensuite parce qu’en écoutant plusieurs fois ce morceau, on se dit qu’il est vraiment bon, même son intro qui finalement apporte autre chose que de la musique speed et brutale. On notera une reprise du thème des dents de la mer sur l’intro de « Bushpigs ». Un titre comme « Cady Killer » surprend par sa brièveté. « Mr. President » et son riff en forme d’hymne national ainsi que son couplet basique mais bien senti fait partie de mes préférés.
MUCKY PUP avec cet album ne révolutionne rien du tout. Pourtant, il est d’une fraicheur bienfaitrice et nous montre qu’on peut faire un bon album sans se prendre trop au sérieux. Les suivants ne seront plus dans la même veine, et c’est peut-être dommage. Mais rien que pour nous avoir offert ce grand n’importe quoi, le groupe mérite qu’on s’y intéresse.