Je n’ai jamais eu l’occasion de savoir si j’avais un don pour les éloges funèbres, peut être est il temps d’essayer. DISTURBING FORESIGHTS est un groupe batave né en 1989 et mort de sa belle mort en 1996, après de nombreux changements de line-up, qui, selon la démo, n’ont fait que renforcer l’unité et la cohésion du groupe. En 1993, le groupe enregistra un album, De-Grunged, qui malheureusement fut flingué par la maison de disque et resta dans les cartons.
15 ans après, me voilà face à un CD qui aurait du sortir il y a de nombreuses années, et je dois admettre que la tâche n’est pas simple. Dois-je juger le produit selon les critères de l’époque, ou bien rester objectif et le placer dans une actualité discographique ?
Quelque soit le choix, le résultat reste le même, puisque les qualités du produit en question n’ont rien à voir avec le temps, et si l’on ne m’avait pas prévenu sur la bio, j’aurais pu croire que la date de sortie était 2008.
Pour en revenir au plus important, le style pratiqué oscille entre un Hard-Core light et un Rap-Metal timoré, le Crossover final à donc des airs de SCATTERBRAIN dilué dans du SCAT OPERA, avec de petits relents d’AGNOSTIC FRONT du week-end.
Les textes sont bien sur assez politisés voire sociaux, et restent intéressants à lire. Le son est assez bizarre, les guitares rudes, la batterie et la basse correctes, mais le chant très linéaire et assez agaçant à la longue. Les compos se suivent et se ressemblent assez, mis à part « Work It Out », atypique et fruitée, et « Positive », furieuse et débridée.
Le reste se partage entre des mid tempo parfois accrocheurs (« Perfect World »), et des morceaux plus lourds, aux ambiances pesantes (« Shadow »). Les breaks sont bien exécutés et inventifs, mais l’ensemble n’est pas des plus séduisants, la faute au chant qui manque de mordant, et à une musique qui reste quand même à des années lumières de ce qui s’est fait de mieux dans le genre.
R.I.P. dira le passant.
Et je n’irai pas user une dose de virus T pour les ramener à la vie…