Pourquoi s’arrêter en si bon chemin? C’est certainement ce qu’ont dû se dire les membres de VIOLET TEARS, combo italien dévoué aux compositions Gothique Cold Wave vaporeuses et tortueuses. Fort du succès de leur premier MCD Fragments of Broken Dreams, il faut bien avouer que le quatuor en provenance de Bari dans le sud de la botte italienne existant déjà depuis dix ans avait fait forte impression avec son premier opus en 2006 Cold Memories & Remains dont les mélopées mélancoliques et romantiques font encore écho dans moult mémoires. Moins d’une année plus tard, VIOLET TEARS opère un grand retour avec son second opus au titre évocateur Breeze of Solitude paraphée chez le label transalpin Ark Records.
Fidèles à leur réputation, les Italiens ne s’en donnent pas à cœur joie de nous offrir leur nouveau recueil de morceaux éthérés, attristés et ténébreux. Affecté à tout bout de champ VIOLET TEARS fait preuve d’un travail vraiment avenant à grand renfort de nappes de synthés cotonneuses. Les rythmiques sibyllines et cristallines des guitares sont mises en avant pour la plus grande beauté des titres tandis que le groupe développe un penchant sans faille pour les tempi éternels tout en soignant de fort belle manière ses arrangements. On pense notamment à ces plans de batterie austères et rachitiques comme dans tout bon disque de Cold Wave, avec notamment des pistes telles que «Homecoming» et «The Long Years» » rendant hommage à la grande Trilogie (Seventeen Seconds Faith, Pornography) des modèles du genre de THE CURE ou bien «Velvet Moon» qui aurait pu figurer sur un des albums de Robert Smith comme Bloodflowers. Le résultat n’est pas encore à la hauteur des compositions magnifiquement sinistres des Anglais, certes, mais l’intention et le talent sont bel et bien présents d’où une belle démarcation stylistique pour VIOLET TEARS. Ultra doucereuses et coulantes, ces adorables rengaines fugitives sont admirablement interprétées par une Carmen De Rosas des grands jours, avec un chant et un timbre toujours au borde de la rupture magnifiant l’aspect Gothique des compositions.
Un seul titre «Dimenticati» présente des voix masculines, une belle réussite dans leur genre. Les structures sont classiques mais tout simplement bien élaborées faisant étalage de la beauté et de la sincérité du propos des quatre musiciens. Tel un paon, les Italiens se parent de leurs plus beaux effets afin de nous en mettre plein la vue et ainsi nous éblouir. Singulier, personnel, original, leur Gothique Cold Wave fait mouche et devrait en convaincre plus d’un sur le réel talent de ce groupe qui mérite d’être sous le feu des projecteurs. Une formation à la maturité affirmée qui sait faire passer ces émotions à travers ces chansons.
C’est ainsi que ce termine ce Breeze of Solitude…