En cette journée de mai, le temps est maussade, Kahn ne l’est pas moins. Ou pour poursuivre dans la métaphore météorologique, si la pluie pleut à verse à l’extérieur, à l’intérieur, Kahn est plutôt à sec.

Line-up : Roy Khan (chant), Thomas Youngblood (guitare), Glenn Barry (basse), Casey Grillo (batterie), Olivier Palotai (clavier)

Discographie : Eternity (Album – 1995), Dominion (Album – 1997), Siège Perilous (Album – 1998), The Fourth Legacy (Album – 1999), The Expedition (Live – 2000), Karma (Album – 2001), Epica (Album – 2003), The Black Halo (Album – 2005), One Cold Winter's Night (Live – 2006), One Cold Winter's Night (DVD Live – 2006), Ghost Opera (Album – 2007), Ghost Opera – The Second Coming (2008) (Album – 2008), Poetry For The Poisoned (Album - 2010), Silverhorn (Album - 2012), Haven (Album - 2015)

M-I Interviews du groupe : Roy Khan (Fév-2005), Roy Khan (Mai-2007), Tommy Karevik (Mars-2015 / ITW-VIDEO)

Crédit Photo : LudoPix.com (Retrouvez d'autres photos sur ce lien)


Metal-Impact. Lors de votre dernier passage à l’Elysée-Montmartre, vous avez joué deux nouveaux morceaux alors que l’album Ghost Opera n’était pas encore sorti. Pourquoi un tel choix ? Est-ce quelque chose que vous aviez déjà fait par le passé ?
Roy Khan. Non, c’est la première fois que nous tournions avant la sortie d’un album et nous y avons vu l’opportunité de jouer de nouveaux titres.

MI. Quelle fut la réaction du public ?
Khan. Impressionnante. L’ensemble de cette tournée a d’ailleurs été fabuleuse, notre passage en France fut un moment inoubliable.

MI. Ghost Opera est-il un concept album ?
Khan. Non, la réponse est courte et simple.

MI. A quoi se réfèrent dès lors les textes ?
Khan. Il y est question de désespoir, d’amours perdus, de mort, de tristesse. Ce n’est pas un album très gai. Des thématiques plus spécifiques sont également développées sur cet album : par exemple, « Blücher » était un navire de guerre allemand qui, pendant la seconde guerre mondiale, fut coulé par la marine norvégienne au cours des opérations de débarquement en Scandinavie.

MI. « Blücher » est un de mes titres préférés de cet album, avec « Anthem »…
Khan. « Anthem » est un titre très personnel dont je n’aurai pas de mal à me souvenir des paroles, étant donné les conditions particulières de son écriture. (ndr : Nous n’en saurons pas plus !).

MI. Pourquoi avoir choisi comme titre d’album Ghost Opera ?
Khan. Au-delà de son côté catchy, « Ghost Opera » est un titre typique de KAMELOT, ce sera d’ailleurs le premier single de l’album et nous avons également tourné une vidéo pour ce titre.

MI. Avez-vous tourné d’autres vidéos ?
Khan. Oui, nous en avons aussi tourné une pour « The Human Stain ».

MI. Avez-vous eu recours à un vrai orchestre pour l’enregistrement de cet album ?
Khan. Non, tout a été fait aux claviers. Je n’étais pas là mais je crois que de vrais violons ont été rajoutés ensuite mais tu peux faire tellement de choses aujourd’hui avec la nouvelle technologie, surtout si tu as la bonne personne sur laquelle tu peux compter, que nous n’avons pas besoin d’un véritable orchestre.

MI. Dirais-tu que Ghost Opera est la suite logique de The Black Halo ou bien une nouvelle étape pour KAMELOT ?
Khan. Ghost Opera est différent de The Black Halo, mais ce n’est pas pour autant nue nouvelle étape pour le groupe car rien ne dit que, pour le prochain album, nous ne ferons pas encore quelque chose de différent.

MI. Cet album a un rendu à la fois très symphonique mais aussi très intime, notamment au niveau des vocaux…
Khan. Oui, c’est vrai.

MI. As-tu travaillé différemment sur cet album ?
Khan. Contrairement à Epica ou The Black Halo, qui étaient des concept albums, les textes ont été travaillés après la musique.

MI. Serais-tu intéressé de réenregistrer certains de vos anciens titres avec un vrai orchestre ?
Khan. Non, pas vraiment. Quant à le reproduire sur scène, c’est un tel casse-tête que ça ne m’intéresse pas plus que ça.

MI. Avez-vous des invités sur Ghost Opera ?
Khan. Mis à part Simonne, non car cette fois-ci, les titres ne rendaient pas vraiment l’intervention de guests extérieurs nécessaire.

MI. En tant que chanteur, quelles sont tes principales influences ?
Khan. Il y en a tellement : SIMON & GARFUNKEL, IRON MAIDEN, AH-AH, THE BEATLES, ELVIS PRESLEY, PINK FLOYD ou même MANSON ou encore RAMMSTEIN. L’inspiration peut aussi venir de films et autres…

MI. Considères-tu les chanteurs de Black et de Death comme de véritables chanteurs ?
Khan. Tout dépend de comment tu définis la notion de chant…

MI. Comment le définis-tu ?
Khan. Pour moi, c’est d’abord une question de mélodie. Pour revenir au Black et au Death, s’il s’agit de chant ou pas, là n’est pas la question en fait. Ce qui compte, c’est qu’à travers leur voix, ils créent des personnages. Ils utilisent juste leur talent d’une manière différente de la mienne.

MI. Tu es un vrai showman. Imaginerais-tu jouer dans un groupe sans te produire sur scène ?
Khan. Oui, tout à fait, car la pratique du chant et de l’écriture restent deux activités très intéressantes en soi, mais ce serait indubitablement une grande partie de ma vie qui me manquerait…

MI. Puisque tu fais partie d’un groupe à la fois norvégien et américain, laisse-moi te poser quelques questions : tu préfères la scène Metal norvégienne ou américaine ?
Khan. Je pense que les deux ont leur lot de bons groupes, même si je n’écoute finalement pas plus de musique que ça.

MI. Tu préfères la nourriture norvégienne ou américaine ?
Khan. J’adore la bouffe américaine, même si ce n’est pas très sain (Rires)

MI. Tu préfères le climat norvégien ou américain ?
Khan. Norvégien. En fait, pour moi, c’est la Norvège contre la Floride et cette dernière est définitivement trop chaude pour moi.

MI. Tu préfères les filles norvégiennes ou américaines ?
Khan. Norvégiennes, sans hésiter. Mais bon, ce n’est pas une question de géographie : tu peux très bien te sentir plus proche de quelqu’un que tu rencontres à l’autre bout du monde que de ton propre voisin, tout est une question de mentalité.

Au final, disons match nul : les réponses n’étaient pas passionnantes, mais, à relire les questions, je me dis que je manquais probablement d’inspiration ce jour-là. Ecoutez toutefois Ghost Opera, qui lui n’en manque pas d’inspiration.