SLIPKNOT (usa) - All Hope Is Gone (2008)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 26 août 2008
Pays : Etats-Unis
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 15 Titres - 72 Mins
Piste Multimédia présente sur le CD
La chronique à prendre avec des pincettes par excellence. Des Moines, les masques, les clous sur la tête, concept, marketing et adolescents en transe. Toute une génération derrière, et tous les anciens au front, baïonnette au canon, prêt à étriper pour sauver leur patrimoine. Ca me rappelle un peu la chanson des BERU d’ailleurs, « Conte Cruel De La Jeunesse ». Un peu la même comptine d’ailleurs. Jeunesse/Trentenaires, Speed/FM, Alternatif/Pop. La même rengaine plutôt.
Alors rangez vos pétoires, rengainez vos slogans à deux balles, car voici All Hope Is Gone.
N’en déplaise à ceux qui voudraient que j’assume mon age, j’aime SLIPKNOT et je les emmerde. Pour moi, le premier album éponyme du groupe est à ranger aux côtés de pierres angulaires du genre, tels Kill’Em All, Korn, ou, si l’on pousse le vice encore plus loin, Welcome To Hell. La rage comme seul arme, et la créativité comme parure. Et si les critiques faciles sont tombées comme les plaies sur l’Egypte à l’occasion de Iowa ou Volume III, c’est qu’il est plus facile de démonter un mythe que de le créer.
Alors allons-y, puisqu’il faudra bien en parler un jour. Après une intro comme le groupe les affectionne, on tombe la tête la première dans « Gematria (The Killing Name) », et là, c’est la marave dans la gueule. Six minutes de savoir faire, de bruit, de fureur quasi incontrôlés. Une boucherie fatale qui solde les pieds paquets comme Castaldi les vannes foireuses. « Sulfer » prend des allures d’hymne fatal, avec son refrain qui pourrait se frayer un chemin en haut des charts US. Le spectre de STONE SOUR n’est pas si loin et Corey module sa voix avec un flair incomparable. Et des soli mon Dieu, des soli !! Un peu SLAYER/MORBID ANGEL dans l’esprit d’ailleurs, ce bonus ne handicape pas les morceaux, mais au contraire leur donne une dimension Metal du meilleur tonneau. « Psychosocial », le binaire de service, écrase tout, et encore une fois, le chorus diablement entêtant et roublard permet au groupe d’accéder à une nouvelle dimension. On sent bien à l’occasion de ce titre que SLIPKNOT à décidé de franchir une nouvelle étape, des morceaux comme « Duality » nous avaient déjà mis la puce à l’oreille d’ailleurs, et se rapproche plus d’un MEGADETH que d’un LIMP BIZKIT. Les chœurs sont emphatiques et fédérateurs, et l’album ressemble de plus en plus à une collection de hits. « Dead Memories » pousse le piston de l’harmonie à fond, et on en vient même à se demander si on a pas changé de disque, mais le pire, c’est que ça marche, et le parallèle avec la bande à MUSTAINE devient de plus en plus flagrant. Alors que « Vendetta » mixe les styles avec son habile mélange old-school et évolution, « Butcher’s Hook » multiplie les ambiances jusqu’à saturation, tout en restant un modèle de ce que le gang a à offrir en 2008. « Gehenna », ambiancée, chaloupée, éthérée étoffe les débats, et le chant caressant de Taylor brusquement interrompu par des blast-beats de l’enfer se fait même crooner sur un refrain franchement bizarre et envoûtant. Assurément une des très grosses surprises de l’album, et une réussite absolue. « This Cold Black », beaucoup plus classique nous ramène vers les rivages de Subliminal Verses, tout en gardant cette trademark de backing vocals écorchés et amplifiés. La double grosse caisse de Joey renverse tout sur son passage et le riff se charge d’achever les survivants. Suite à ce carnage, le refrain pop de « Wherein Lies Continue » fait presque figure de blague de potache, à prendre au premier degré cependant. Mais le labyrinthe continue sur « Snuff », énigme mélodique d’une beauté rare, qui prend à la gorge, ou les musiciens révèlent aux oreilles du grand public qu’ils sont aussi des hommes, et pas seulement des brutes. Le même genre de choc qu’on a pu éprouver il y a maintenant 17 ans à l’écoute d’un certain « Nothing Else Matters »…
Dare-dare le groupe revient vers les cimes de l’ultra brutalité avec « All Hope Is Gone », avant que « Child Of Burning Time » n’achève de dissiper mes dernières appréhensions au moment de noter cet album, et de me recevoir une volée de bois vert. Véritable chef d’œuvre de fin d’album, on assiste au spectacle les yeux émerveillés en espérant qu’il n’ait pas de fin. « Vermillion Part II » et sa douceur nous accompagne au-delà du rêve, qui s’achève sur « Til We Die », le genre de titre qu’on aurait jamais cru pouvoir trouver sur un album de SLIPKNOT. Véritable ballade à la ALICE IN CHAINS, elle clôt l’album sur une note étrange, et laisse un goût doux amer dans la bouche…
Bon, allez y, fusillez moi. J’ai l’habitude. A l’époque de Load, j’avais déjà pris des tartes par paquet de 10 en osant dire que c’était un des meilleurs albums de METALLICA.
Et bien, ça y est, SLIPKNOT a fini par le sortir son Load. Et va diviser. Pour mieux régner. S’aliéner des fans bornés, s’en attirer d’autres. C’est le propre des grands groupes.
All Hope Is Gone est un monument. Et les monuments sont faits pour être salués.
Dont acte.
Discographie Complète de SLIPKNOT :
Mate.Feed.Kill.Repeat (1996),
Slipknot (1999),
Iowa (2001),
Vol.3 : The Subliminal Verses (2004),
9.0 : Live (2005),
Voliminal: Inside The Nine (DVD - 2006),
La Monstrueuse Parade (BOOK - 2006),
All Hope Is Gone (2008),
.5: The Gray Chapter (2014)
Ajouté : Samedi 06 Septembre 2008 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Slipknot Website Hits: 13515
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