RORCAL (ch) - Myrra, Mordvynn, Marayaa (2008)
Label : Thundering Records / Socadisc
Sortie du Scud : septembre 2008
Pays : Suisse
Genre : Doomcore Ambiant
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 74 Mins
Oyé, oyé braves gens ! Autant vous avertir d’emblée, RORCAL n’est absolument pas à mettre entre les oreilles du premier gauche venu. Pas que cette formation suisse révulse de par ses allures de petit jeunot sorti de nulle part, contrôlant avec difficulté ses ambitions. Cette juvénilité qui ferait même son charme est un atout de choix en compagnie de la précocité. La gêne pourrait plutôt provenir de la complexité du style proposé. Du… Doomcore Ambiant ! On accommode bien le suffixe « -core » avec Thrash, Death, Hard, Brutal, Metal ou encore Grind. Eh bien RORCAL a eu l’ingénieuse idée de le combiner avec le Doom. Ce savant mélange offre de nouvelles perspectives musicales et comme c’est souvent le cas… dès que ça innove, ça effraye… Surtout que nos helvètes n’y vont pas avec le dos de la cuillère.
Sur Myrra, Mordvynn, Marayaa (qui est à propos leur premier album après quelques démos et splits), c’est la lourdeur qui est de mise. Le commencement s’opère dans un platonisme effrayant. De grosses notes de guitares résonnent dans le néant, accompagnées d’un jeu de batterie inexpressif et de plaintes éraillées. Le néologisme « Doomcore » prend ici tout son sens. L’écoute n’a débutée que depuis une quinzaine de minutes quand je découvre avec stupéfaction que la moitié des plages sont sur le point d’excéder un quart d’heure. En gros, on est partis pour une grosse heure d’expérimentations plus que de musique. Car la linéarité des compositions ne s’inscrit pas dans ma définition d’un disque travaillé. Ici il s’agit simplement de calquer les structures, de répéter une bonne demi-centaine de fois les mêmes notes, les mêmes riffs et d’ajouter ça et là une grosse accélération (« Ataraxia »), une petite décélération (pour peu que les zicos ne soient pas considérés en état de mort clinique) et quelques tentatives de solos histoire de faire joli. A s’en taper la tête dans le mur. D’ailleurs je pense que si ma néo conscience professionnelle ne m’avait pas incitée à aller au bout de l’ennui, j’aurais sans doute éjecté Myrra, Mordvynn, Marayaa après les deux premières complaintes. Coté satisfactions, un bel effort vocal dans le sens où sa complémentarité avec les rythmes suffit à masquer quelques imperfections. Une sympathique ressemblance à certains moments avec le dernier DAYLIGHT DIES que j’avais précédemment encensé. Hélas, ces moments sont trop furtifs. S’ils avaient constitué ne serait-ce qu’un dixième de la galette, j’aurais été en mesure de doubler la note. Mais c’est au-dessus de mes forces…
En définitive, récompensons RORCAL pour leur culot. Etre jeune et être instigateurs d’un nouveau genre, ça mérite salaire. Après tout, il était aussi bien barré, celui qui a créé l’omelette norvégienne. Mettre de la glace au four, faut en avoir l’idée… Dans ce cas, c’est un peu pareil, la réussite en moins. S’il ne fait aucun doute que les p’tits suisses trouveront leur audimat, je leur souhaite de transformer au plus vite leurs pilules sédatives en puissants tonifiants. Avec une telle précocité, le mot gâchis n’est pas obsolète.
Ajouté : Dimanche 07 Septembre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Rorcal Website Hits: 10401
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