Depuis le temps que je voulais découvrir FALCONER, c’est avec une certaine honte que je vous avoue : ce n’est qu’au bout de leur sixième album que je me suis enfin jeté à l’eau. Pourquoi ne me suis-je pas penché sur le cas de ce combo suédois plus tôt ? Peut-être à cause de cette désagréable sensation de me faire insulter par un type avec un cheveu sur la langue … Je plaisante bien sûr. Avec Among Beggars And Thieves, l’occasion était trop belle, c’était pour moi le bon moment.
Il faut savoir que FALCONER (eh ! toi-même … OK j’arrête là) est né des cendres de MITHOTYN, groupe de « Viking Death Folk Metal », et qu’à la dissolution de ce dernier, le guitariste Stefan Weinerhall a lancé son nouveau groupe avec pour ambition de perdurer dans le Metal Folk, le côté extrême en moins.
FALCONER se veut donc atypique dans la scène Metal actuelle, quoique plus tant que ça avec tous ces groupes aux éléments folk qui émergent de partout, mais ici l’hommage aux périodes médiévales est fortement prononcé. Vulgairement, on pourrait comparer FALCONER à BLIND GUARDIAN … mais en moins bien. Ou alors en différent. Difficile à expliquer. La vraie comparaison avec le Gardien Aveugle tient du fait que les « orchestrations » folk sont le fruit de la guitare de Weinerhall et de la prestation vocale de Mathias Blad. Ce chanteur au timbre si différent d’Hansi Kürsch (on croirait entendre par moment Roy Khan de KAMELOT) se plonge totalement dans son rôle de troubadour et participe activement au paysage musical dépeint par FALCONER.
Cette musique cultive d’ailleurs un certain paradoxe, celui de toujours proposer quelque chose d’original et parfois de flirter avec le ridicule déjà entendu, comme le faisait RHAPSODY (OF FIRE) sur « The Village Of Dwarves ». Je pense notamment à « Mountain Men », où Blad prend son rôle bien trop à cœur. A moins que vous aimiez entonner des « là là là làà là làààààà » sur du Power Metal … Ce titre est également le symbole d’un groupe qui, à force de vouloir enrichir ses titres d’éléments festifs voire dansants, se perd un peu en chemin et nous balance une partition bordélique.
Mais au bout de quelques écoutes, Among Beggars And Thieves passe mieux, beaucoup mieux. D’autant que l’album est également constitué de titres Power plus rentre-dedans, rappelant une fois encore BLIND GUARDIAN, mais celui des débuts cette fois (comme Follow The Blind). Entendre ces power-chords qui résonnent et la voix puissante de Blad a quelque chose de rassurant. Et quand le groupe s’aventure sur un break moyenâgeux, l’effet est divertissant.
Alors clairement, Among Beggars And Thieves ne plaira pas à tout le monde et aurait pu être moins fouillis. Mais il mérite qu’on y accorde un minimum d’attention. « Au moins pour ne pas paffer pour un fale connard étroit d’efprit … »