TEMPLE OF BAAL (FRA) - Servants Of The Beast (2003)
Label : Oaken Shield / Adipocere Records
Sortie du Scud : 3 mars 2003
Pays : France
Genre : Evil Black Metal
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 31 Mins
« Le temple de Baal », « les servants de la bête », une pochette vindicative, pas besoin d’avoir un BTS en symbologie occulte pour deviner que TEMPLE OF BAAL officie dans la douce torpeur et la sérénité du Metal Noir. Ils auraient pu s’appeler « Hole Of Baal », choisir d’exercer et d’avancer ses opinions sur une toile de dérision. Ils ont préféré bâtir un temple. A la gloire de la Bête. Cette dernière affirmation n’est pas anodine, n’est pas choisie pour sublimer une forme d’anarchie mal maitrisée. Non. Ce trio français est totalement engagé dans sa lutte pour l’accession du Malin à la place du Divin. Calife à la place du Calife ? Quasiment. C’est derrière une odeur de putsch que les franciliens nous apportent en 2003 leur première offrande à proprement parler, l’explicite Servants Of The Beast.
Premier constat, c’est primaire, mais pas du tout rébarbatif. « Backstab » nous soulage d’un poids dans la mesure où dans l’exercice ici pratiqué, la bestialité exigée prend souvent le pas sur les harmonies, les passages denses en émotions. C’est dans ce type de moments qu’on rêverait de découvrir une capsule de prussiate habilement coincée entre deux prémolaires. Heureusement pour notre vie, il n’est nullement question de vouloir écourter de quelconque manière que ce soit l’écoute de ce brûlot, tant il a été conçu de main de maître. Comme dit plus haut, « Backstab » est redoutable de précision, et montre qu’un groupe de Black vieille école sait aussi insuffler un souffle de vie à sa musique, par des riffs plus déstructurés ou des baisses de régimes (appelées aussi décélérations) bienvenues. Il en sera de même pour la suite, avec pour exemple concret « Triumphing Blasphemy » et ses notes plus Thrash (gares à vos cervicales !) ou la brutale « Years Of Hatred ». On se plaît bien à auditionner pareilles merveilles, ce petit combo est vraiment très sexy dans son costume de pourfendeurs de dieux. Le temps ne défile plus. Puis, le vide, le néant, plus aucun son n’arrive au tympan. Un peu groggy, on se demande alors comment se fait-ce, avant de constater avec effroi et frustration que la rondelle dure à peine une demi-heure. C’est en effet le gros point faible du scud, sa durée. Cette imperfection en filigrane brille de milles feux sous l’aura de compositions aussi prenantes. C’aurait pu durer trois jours que ça ne m’aurait pas empêché de veiller. Si tous les adorateurs de Satan qui choisissent de prêcher en chanson pouvaient s’inspirer de TEMPLE OF BAAL, ça nous éviterait de claquer notre argent en sonotones. A grands renforts d’inspiration old-school, truffée d’aliénations groovys et Trashisantes, j’ose affirmer haut et fort que ce sont ces français là qui m’ont réconciliés avec le Black d’antan, travaillé dans le plus pur esprit contemporain.
Le temple de Baal n’est pas un vulgaire trou (de Baal, hahaha, vous avez saisi le sens de ma vanne maintenant ?), c’est surtout le plus convaincant des mémoriaux jamais érigés au nom du Cornu. Sa matérialisation sous forme de petit disque plat est incroyable de perfection. Osez y pénétrer. Pour ne plus jamais en sortir !
Ajouté : Vendredi 03 Octobre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Temple Of Baal Website Hits: 10575
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