En 480 avant Jesus Christ, la plus célèbre bataille des Thermophyles vit 7000 soldats grecs, menés par le Roi des Spartes Léonidas 1er, résister vaillamment aux 200 000 Perses de Xerxès 1er.
Spartiates, Thébains et Thespiens périrent avec courage et honneur.
C’est à cette bataille que HOLY MARTYR rend hommage avec Hellenic Warrior Spirit. Voilà un album qui sent aussi bon que le sang de l’ennemi qui se répand sur le sable chaud. Il faut croire que le combo mené par Ivano Spiga (guitares) affectionne particulièrement le thème de la guerre, puisque le premier opus se dénommait Still At War (2007).
Alors forcément, le parallèle avec MANOWAR vient immédiatement à l’esprit, d’autant que le tempo est lourd sur la quasi-totalité de l’album, lourd voire écrasant. Il souffle sur le Heavy Metal de HOLY MARTYR un vent épique, renforcé par une mise en scène puissante. Et la voix profonde d’Alessandro Mereu, si l’on a du mal à s’y faire au début (le gusse semble chanter avec le nez), se révèle peu à peu primordiale au sein de HOLY MARTYR. Chantant avec les intonations d’un Ronnie James Dio mais avec un timbre mêlant ceux de Matthew Barlow et Messiah Marcolin, Mereu éclabousse chaque titre de ses envolées vocales (« Hellenic Valour »). On distingue même certaines subtilités au niveau de la prod, jouant avec la stéréo, lorsqu’il double sa propre voix pour un effet saisissant (« The Call To Arms »).
Les riffs des guitaristes Ivano Spiga et Eros Melis, à défaut d’être techniques et recherchés, jouent de leur tranchante efficacité, à l’image de ce que pourrait nous offrir un Jon Schaffer (ICED EARTH encore). Pour installer l’auditeur dans ce contexte guerrier et historique, des guitares acoustiques à fortes influences grecque et latine viennent aérer l’album (« H’tan H’Epi Tas » et « To Kalesma Sta Opla »).
Cela ne suffit pas toujours, dans la mesure où le groupe pousse souvent le bouchon trop loin. Si les titres à rallonge ont pour but de démontrer que HOLY MARTYR développe sa propre personnalité, il y perd en énergie. « Hellenic Valour », « Defenders In The Name Of Hellas » et « The Lion Of Sparta » atteignent chacun les 8 minutes, ils auraient gagné en efficacité « sabbathienne » sans quelques rajouts inutiles.
Cette orientation parait bien surprenante en sachant que les deux premiers titres « Spartan Phalanx » et « Lakedaimon » déboulent bien plus rapidement, avec des duos de gratte et des chœurs très « ooh ooh ooooh » à la MAIDEN.
La troisième offrande discographique faisant figure de tournant dans la carrière d’un groupe, il faudra attentivement surveiller la suite des évènements pour HOLY MARTYR. L’Italie vient de nous offrir son meilleur groupe épique depuis RHAPSODY. En gommant les quelques défauts cités plus haut, il se pourrait bien que le prochain coup, HOLY MARTYR nous ponde un chef d’œuvre.